Face à la recrudescence des cas d’accidents et de l’indiscipline notoire dans la circulation en milieu urbain à Kissidougou, une réunion d’urgence a regroupé autour de monsieur le procureur près le tribunal de première instance, l’ensemble des acteurs impliqués dans la sécurité routière. C’était dans l’après-midi de ce jeudi 21 septembre 2023, rapporte le correspondant de Confidence224.com présent sur place.
Cette rencontre qui s’est tenue dans la salle des audiences du Tribunal de Première Instance de Kissidougou, a permis aux participants d’échanger autour des problématiques liées à la circulation routière dans la commune urbaine notamment les surcharges, le mauvais stationnement, les cas des motos à usage personnel utilisées comme taxis et l’insouciance des chauffeurs à l’égard des passagers.
Prenant la parole au nom du parquet, le Procureur Aly Badra Komah n’est pas passé par mille chemins pour sonner la fin de la récréation en rappelant les uns et les autres à l’ordre : « désormais je ne veux plus entendre que les agents de la brigade mobile ou de la police routière ont pris de l’argent avec les usagers qui possèdent tous les documents de leurs engins car ces citoyens dépensent beaucoup d’argent pour avoir ces documents. Ça c’est des comportements qui n’honorent pas nos services de sécurité et je tiens à vous avertir que je n’hésiterai pas une seconde à interpeller tout agent qui se livrerait à de telles pratiques. À partir de la minute, je ne veux voir aucun gros porteur stationner le long de la route nationale sur toute l’étendue du centre ville. Vous savez plus que moi que les mauvais stationnements des camions sont sources de plusieurs accidents mortels dans notre cité. Ensuite j’interpelle les responsables de la police routière à veiller sur le respect strict des mesures concernant le nombre de personnes sur les motos mais à ce niveau je rappelle que les cas de deux personnes plus le pilote doivent être tolérés pour les situations d’urgence. Je vous rassure que je mettrai personnellement en place un mécanisme de contrôle pour la bonne application de toutes ces mesures qui contribueront sans doute à mieux sécuriser les populations », a-t-il martelé.
Profitant de l’opportunité que lui offre cette instance, monsieur Condé Bakary Saran coordinateur préfectorale du DSD-Guinée a pris la parole pour sensibiliser largement les participants sur les avantages de l’immatriculation. Au sortir de la salle, il est revenu sur les temps forts de son intervention : « personnellement je suis très fier du procureur, il n’a pas tremblé et il a été clair. Tout le monde a compris ce qu’il doit faire désormais. Toutes les mesures prises en valent la peine car ça y va dans notre intérêt. La loi est impersonnelle, elle concerne tout le monde donc les gens sont avertis. Maintenant en ce qui concerne DSD-GUINÉE, nous sommes chargés de l’immatriculation des engins afin de les identifier, ce qui est une manière de les sécuriser et de faciliter les recherches en cas de vols. Mais à Kissidougou le constat est alarmant car malgré la digitalisation des nouvelles plaques, il y a une résistance aiguë des populations de se faire immatriculer. Je profite de votre site pour inviter les populations de Kissidougou à venir faire immatriculer leurs engins et ils ne regretteront pas car nous avons des systèmes de recherche qui leur permettraient de retrouver leurs engins en cas de vols. Les plaques sont disponibles chez nous avec la catégorisation c’est-à-dire les plaques fond blanc et écriture noire pour les taxis tandis que les plaques avec fond noir et écriture bleue c’est usage personnel », a-t-il clarifié.
De son côté, capitaine Guévo Dopavogui, Chef Service Général de la Circulation Routière de Kissidougou salue l’initiative du parquet : « je dirais que cette rencontre est venue à un moment opportun et elle a permis de l’ordre dans les différents agissements. Alors à partir de l’instant chaque acteur de la circulation est situé dans quelle parcelle il doit évoluer. Donc presque le procureur a touché tous les points qui sèment le désordre et qui amènent souvent les accidents. En tant qu’agent de la police routière je me sens réconforté et plus engagé à servir conformément aux recommandations énumérées au cours de cette rencontre. Pour finir j’invite les usagers de la route à être respectueux des interpellations des policiers, ils doivent comprendre que le coup de sifflet d’un policier c’est la sommation donc ils doivent faire le sens du civisme pour s’arrêter quand on veut contrôler car nous sommes là pour les protéger et non les violenter », a-t-il déclaré.
À noter qu’avant de lever la séance le procureur a demandé à chacune des 14 structures présentes à cette rencontre de lui faire parvenir des propositions écrites dans le cadre de l’amélioration de la sécurité routière le lundi 25 septembre.