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Procès des manifestants à Kankan : le parquet a requis des peines allant de 2 ans à 3 ans de prison ferme suivie d’une amande de 1million chacun

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Après son renvoi le vendredi dernier, le procès des 23 jeunes manifestants contre les coupures intempestives du courant s’est rouvert ce mardi 11 avril 2023 au tribunal de première instance de Kankan. Après la déposition des quatre prévenus restants, le parquet a pris des réquisitions en condamnant 20 des prévenus sur 23 à des peines allant de 2 à 3 ans de prison avec une amande de 1million de francs guinéens, rapporte le correspondant de Confidence224.com présent sur place.

Ce fut sans doute une véritable bataille judiciaire éclaire. En moins d’une semaine nous en sommes déjà à la phase de réquisitoire dans cette affaire qui a fait couler assez d’encres et de salives. Le procureur de la république près le TPI de Kankan n’y est pas passé de main molle. Daouda Diomandé, c’est son nom, a d’abord opté pour une requalification des faits avant de procéder à une catégorisation des prévenus suivi de peine :  « j’ai pris mes réquisitions suite au débat, alors nous avons demandé la requalification des faits contre certains détenus  notamment le nommé Ousmane M’bia kaba, Ousmane Diakité dit Kono, Nakany Konaté qui sont poursuivis pour des faits de complicité de destruction, dégradation de bien publics, attroupement non armé. Contre ces personnes le parquet a requis 3ans d’emprisonnement et une amande de 1million de francs guinéens. Contre Kabinet Touré Alias Cafu qui est poursuivi pour des faits d’entrave à la saisie de la justice, une infraction qui est prévue et punie par les dispositions de l’article 505 du code pénal, nous avons requis trois ans d’emprisonnement et une amande de 1million de francs guinéens. Ces cinq personnes nous les considérons comme les principaux cerveaux des différents mouvements qui sont passés à Kankan. Ils y a 14 personnes contre lesquelles nous avons retenu les faits de destruction et dégradation d’édifices publics. Nous avons requis 2 ans d’emprisonnement et une amande de 500mille chacun. Et en fin nous avons estimé que trois détenus se sont retrouvés au mauvais endroit et au mauvais moment. Nous avons requis la relève conformément à l’article 544 du code de procédure pénale », a-t-il confié.

Sur le cas des présumés meneurs qui sont en fuite, Daouda Diomandé est catégorique : « tous ceux qui ont leur nom sur la liste que nous détenons et qui ont réussi à quitter Kankan, quand ils reviendront nous allons engager des poursuites contre eux. S’ils ont pris la fuite c’est parce qu’ils se reprochent de quelques choses », a martelé Daouda Diomandé.

Face aux réquisitions du procureur la réaction de la défense ne s’est pas fait attendre. Maître Ibrahima Khalil Kanté, un des avocats de la défense, a botté en touche l’avis de l’empereur des poursuites en estimant qu’ils sont sans fondement : « c’est un circuit, quand le procureur fait ses réquisitions, on est obligés de prendre nos plaidoiries. Mais souvent c’est opposé, parce que le poursuivis nous nous défendons. Donc vous avez vu dans ses réquisitions, il ne veut que la tête de nos clients. Et dans nos plaidoiries, nous sommes entrain de démontrer qu’il faut des preuves comme le recommande l’article 497 du code de procédure pénale. Donc s’il n’y a pas de preuve, ce n’est pas eux. Les réquisitions du procureur ce sont des réquisitions bidons, il n’a pas de preuve pour dire que c’est X ou c’est Y qui a dégradé. S’il avait apporté les preuves, j’allais accepter », a-t-il répliqué.

Après un long moment de débats entre les deux parties, le président du Tribunal de Première Instance de Kankan a renvoyé l’audience pour ce jeudi 13 avril 2023, pour la décision finale.

De Kankan, Pathé Sangaré

Pour Confidence224.com

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