Home à la une Koundara/Agriculture : un groupe de jeunes diplômés révolutionnent l’agro-business dans le Badiar

Koundara/Agriculture : un groupe de jeunes diplômés révolutionnent l’agro-business dans le Badiar

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Vouloir c’est pouvoir, dit le dicton. A Koundara des jeunes sortants d’universités se lancent dans l’agro-business et en seulement quelques années le résultat sur place est phénoménal. Global Badiar Agro-business, c’est le nom de leur entreprise qui excelle aujourd’hui dans la production, la transformation et la commercialisation de riz local, de maïs et de pâte d’arachide. La rédaction de Confidence224.com qui y a fait un tour a rencontré pour vous monsieur Algassimou Diallo, Fondateur et Cogérant de cette entreprise agricole. Avec ce diplômé en économie et finance nous allons évoquer l’origine de l’idée qui lui a conduit vers la terre, le mode opérationnel et surtout les enjeux et défis de sa structure agricole. Suivez l’entretien !

Confidence224.com : Monsieur Algassimou Diallo bonjour et tout d’abord présentez vous à nos lecteurs.

Algassimou Diallo: Bonjour monsieur Sylla. Je suis Algassimou Diallo, Fondateur et Cogérant de Global Badiar Agro-business. Nous sommes une entreprise agricole que nous avons formalisé en 2022 mais qui existe depuis 2019. Nous sommes dans la production, la transformation et la commercialisation du riz et de la pâte d’arachide.

Confidence224.com : D’où est venue l’idée de mettre en place une telle entreprise à Koundara ?

Algassimou Diallo : l’idée est venue lorsque nous étions à l’université avec un ami. On s’est posé la question de savoir est-ce qu’il faut rester à Conakry après les études ou est-ce qu’il faut rentrer à Koundara entreprendre quelque chose ? Sur place la réponse ne s’est pas fait entendre. Nous nous sommes tout de suite dit que vue que notre Koundara natale dispose de nombreuses terres agricoles alors il fallait y aller faire quelque chose dans ce sens. Nous sommes donc allés entamer quelque chose d’abord de façon informelle. Ensuite comme nous sommes instruits nous nous sommes dit qu’il fallait formaliser la structure. Voilà comment est née Global Badiar Agro-business.

Confidence224.com : Parmi les produits que vous commercialisez figure le riz. Dites nous comment se passe le processus de la production à la commercialisation ?

Algassimou Diallo : Bon, pour le riz au départ nous étions dans la production. Mais au fil du temps nous avons remarqué qu’il y avait assez de problèmes avec d’autres producteurs déjà sur place. On a constaté qu’ils produisaient et commercialisaient mais avec peine. Il n’y avait pas de valeur ajoutée. Mieux, nous avons trouvé qu’à Koundara il y avait des grands producteurs qui avaient dans leur stock plus de 400 sacs non vendus. Donc cela les décourageaient de poursuivre la production l’année suivante. Nous nous sommes donc dit qu’il fallait créer une boutique en ligne pour vite les aider à écouler leur production.

Confidence224.com : Justement dans cette collaboration dites nous comment tout ça se passe entre vous et les producteurs d’une part et de l’autre entre vous et les groupements de femmes ?

Algassimou Diallo : voilà comment ça se passe. A Koundara vous avez de très grands producteurs comme j’ai eu à le dire tant tôt. Donc nous venons vers eux et nous rachetons leur production, c’est-à-dire leur riz padi. De l’autre coté nous avons recruté des femmes que nous avons réunies en des groupements. Ce sont ces femmes là qui font l’étuvage. Donc dès que nous achetons le riz, nous l’acheminons vers ces groupements de femmes pour l’étuvage. Après l’étuvage nous essayons de piler la quantité étuvée et puis nous l’acheminons dans nos magasins pour l’emballage dans des sacs de différentes dimensions.

Parlant de la pâte d’arachide disons à peu près que c’est les mêmes démarches. C’est-à-dire nous cultivons nous-mêmes une partie et le reste nous l’achetons avec des producteurs. Ensuite les femmes entrent en jeux pour le reste du processus, c’est-à-dire le décorticage, le trie, la transformation en pâte d’arachide etc. C’est après tout que la phase de commercialisation intervient.

Confidence224.com : A date vous avez franchi beaucoup d’étapes mais ils en restent beaucoup d’autres. Ceci dit, dites-nous quelles sont vos ambitions à court, moyens et long termes ?

Algassimou Diallo : D’abord à court terme nous ambitionnons inciter les producteurs à beaucoup produire. Et surtout amener la jeunesse à entrer dans la danse. Prenant l’exemple sur nous jeunes, je pu vous dire que ça nous a permis d’avoir un peu la tête sur les épaules. A moyen et long terme nous envisageons d’implanter une rizerie ici à Koundara. Ce processus a déjà commencé car à date nous avons acquis le site devant abriter les installations et nous avons même fini la clôture des lieux. Nous allons à l’avenir y installer nos hangars d’étuvage et procéder sur place à l’emballage. A long terme nous entendons produire suffisamment de riz et vendre nos productions à un prix accessible. C’est notre façon de contribuer au développement.

Confidence224.com : Vous affirmez vouloir vendre un jour vos productions à bas prix pour aider les populations, justement nous apprenons que déjà vous êtes fortement impliqués dans l’assistance sociale du coté de Koundara. Si vous confirmez ceci, donnez-nous en quelques exemples.

Algassimou Diallo : Oui je confirme cela, nous faisons de nombreuses œuvres caritatives. En guise d’exemple nous avons donné cette année notre dîme aux foyers coraniques implantés sur place. L’autre exemple parmi tant d’autres c’est lorsque récemment un incendie a ravagé une bonne partie de l’une des sous-préfectures de Koundara. Global Badiar Agro-business y a fait une assistance considérable aux personnes sinistrées. Ça fait partie de nos objectifs, la responsabilité sociale et sociétale. Nous sommes de Koundara et notre ambition première c’est comment impacter la vie des citoyens. C’est le cas par exemple des groupements de femmes étuveuses. Elles nous ont dit qu’avant elles achetaient des choses pour ensuite les revendre pour un intérêt journalier de 7500 francs guinéens. Avec nous le sac est étuvé à 25 000fg, je vous laisse imaginez la différence et l’intérêt que cela représente pour ces femmes-là !

Confidence224.com : Vous avez réalisé de très grande prouesse, mais tout ça ne va pas sans difficultés. Dites-nous quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontées et éventuellement, quels appels avez-vous à lancer à l’endroit notamment des autorités et des potentiels partenaires ?

Algassimou Diallo : Il y a assez de difficultés et certaines, pour les surmonter il faut l’aide de l’Etat. Je vous parle par exemple des machines agricoles données par le Ministère de l’Agriculture à travers le FODA (Fonds de Développement Agricole). Cela est à saluer bien sûr, mais il n’y a pas d’accompagnement d’ordre technique après l’octroie des machines. Au point que quand ça tombe en panne les paysans qui ont déboursé plus de 100millions n’ont aucun moyen de réparer. Sur place vous n’avez pas de techniciens formés. Ensuite il faut faire en sorte que le FODA soit représenté dans les préfectures, ceci est extrêmement important. Je dis ça parce que là-bas avec 30millions on peut démarrer et développer une bonne affaire en agriculture plutôt que de donner 100millions aux gens qui sont à Conakry là-bas et qui se disent agriculteurs. Ce sont là quelques recommandations que j’avais à faire.

Entretien réalisé par Mohamed Lamine Sylla

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