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Affaire Bateau Electrique : les Turcs exigent une caution séquestre de 20 millions de dollars à l’Etat guinéen (les détails)

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Cinq millions de dollars (5 000 000 $), c’est le coût mensuel que l’Etat guinéen aura à payer à Karpowership pour la centrale électrique flottante dont l’arrivée a été annoncée le 16 mars derniers par le Premier ministre Bah Oury. Ce ne sera pas tout. L’entreprise Turque basée à Doubaï exige de la junte guinéenne le payement d’une caution de 20 millions de dollars. Selon les informations à disposition de Confidence224.com, l’Etat guinéen aurait de sérieuses difficultés de paiement d’autant plus qu’il doit environs 250 millions de dollars US à Kaleta et près de 500 millions de dollars US d’arriérés à Souapiti.

En effet depuis l’amorce de la saison sèche, les citoyens de Conakry et ceux de nombreuses villes du pays ont renoué avec le délestage. En conséquence, plusieurs scènes de manifestations anti délestage ont été enregistrées à travers le pays. Face à une pression sociale, on ne peu plus exigeante, le gouvernement guinéen, par l’entremise de son nouveau Premier Ministre, Monsieur Bah Oury, a annoncé le retour du bateau Turc qui, jusqu’à la chute de l’ancien président Alpha Condé, fournissait à la capitale Conakry le courant électrique, alternativement au barrage de Kalétata et quelques centrales thermiques de la place.

Mais pour le retour du bateau de Karpowership, trois (3) obstacles, non des moindres, se dressent devant les autorités guinéennes. Le premier est relatif au coût de la prestation de l’entreprise Turque. Ce coût, nous l’avons dit plus haut, s’élève à 5 millions de dollars par mois. Ce montant élargi sur 12 mois fera 60 millions de dollars US car, selon nos informations, l’entreprise Turque aurait à travailler 12 mois sur 12 étant donné que nos barrages, d’après certains experts, seraient en incapacité de couvrir nos besoins électriques même en saison pluvieuse. Mais cela fera l’objet d’un autre article qui paraitra bientôt sur votre quotidien en ligne (les réelles capacités de nos barrages).

Le deuxième obstacle auquel les autorités guinéennes seraient confrontées et qui les empêcheraient de s’offrir les services de Karpowership reste le montant de la caution exigée par celle-ci, c’est-à-dire 20 millions de dollars US. De l’avis de nombres d’analystes, les voyants des Finances Publiques du pays sont au rouge. D’où les difficultés actuelles de la junte militaire au pouvoir.

Le troisième et dernier obstacle est relatif aux nombreuses créances de l’Etat vis-à-vis de ses partenaires chinois par ailleurs bailleurs de fonds des deux plus grands barrages du pays à savoir Kaléta et Souapiti. Là, il faut s’arrêter un instant pour rappeler que le premier (Kaléta) avec une capacité de 240 MW a coûté 440 millions de dollars, financés conjointement par l’Etat guinéen (25%) et son partenaire chinois China Exim Bank (75%). Le maitre d’œuvre du barrage qui n’est autre que China International Water and Electric Corporation (CWE) qui, lui-même, appartient au Groupe China Common Construction CO, l’a exécuté pour un montant de 1,4 milliards de dollars (1,2 milliards d’Euro). Aujourd’hui, l’Etat guinéen à travers la société EDG doit à son partenaire chinois une créance d’environs 250 millions de dollars US pour Kaleta et près de 500 millions de dollars US pour Souapiti (550MW).

Selon les informations rapportées par nos confrères du journal Jeune Afrique, monsieur Wang Haihuai, Directeur Général de CCCC, était à Conakry en ce début avril pour s’entretenir avec la Général Mamadi Doumbouya. Avec une créance d’environ 800 millions de dollars, le groupe chinois tente de mettre la pression sur Conakry pour qu’il rembourse sa dette.

Il faut rappeler que l’entreprise publique EDG achète le courant à Kaléta et à Souapiti pour le revendre à son tour aux citoyens. Mais le problème vient du fait que ses consommateurs ne paient presque pas du tout leurs factures. EDG roule donc à perte ; toute chose qui l’a met (ainsi que l’Etat guinéen par ricochet) dans une posture assez délicate devant les partenaires chinois dont la patience semble avoir atteint ses limites.

Mohamed Lamine Sylla

Pour Confidence224.com

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