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Procès du massacre de 2009 : le témoignage de l’ex DG de la police, Général Valentin Haba, lève un coin du voile

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Le procès du massacre au stade du 28 septembre en 2009 continue de livrer ses secrets au grand public avec la phase des témoins. Ce mardi 05 décembre, après la fin des auditions du Général Ansoumane Camara dit Baffoé, c’était le tour du Général Valentin Haba à l’époque Directeur Général de la Police Nationale, de se prêter aux questions du Président du Tribunal, du parquet et des avocats. Cependant s’il y a un point dans ce procès qui divise les parties c’est sans doute l’épineuse question des corps : leur nombre et leur gestion.

Dans sa narration d’introduction, l’ex Directeur Général de la Police affirme s’être rendu à deux reprises au stade le jour des manifestations appelées par les forces vives à l’époque. Dans un premier temps, Général Haba soutient qu’il s’y est rendu aux environs de 09 heures 30 pour constater la situation qui y prévalait. Au cours de cette première visite l’ex patron de la police s’est limité à l’esplanade du stade où il avait constaté que ses éléments déployés à cet endroit étaient débordés et étaient en rupture de grenades. Face à cette situation préoccupante il s’était alors replié pour aller vérifier au magasin de stocks des munitions afin d’en fournir à ses hommes sur le terrain.

Pourtant, si la première visite du général Valentin Haba était un simple constat de la situation, la seconde était riche en informations car elle intervient juste quelques instants seulement après le scène de viol et de massacre des citoyens désarmés dans un stade fermé : « alors j’ai reçu un coup de fil du Commandant du CMIS d’alors m’informant qu’il y a des coups de feu au stade du 28 septembre. Directement j’ai pris le chemin du stade. Arrivé au niveau du camp Camayenne, j’ai trouvé le Général Baffoé avec ses éléments, alors nous avons continué ensemble vers le stade. À mi-chemin j’ai rencontré le Colonel Tiégboro qui avait à bord de son véhicule certains leaders blessés dont Elhadj Cellou Dalein Diallo avec lequel j’avais d’ailleurs brièvement échangé. Le Colonel Tiégboro m’avait dit qu’il les envoyait à la Clinique Pasteur. Moi je me suis alors directement rendu dans l’enceinte du stade. À mon arrivée, il était 14 heures et le stade était complètement vide. Je me suis rendu d’abord au niveau des pelouses, là j’ai trouvé un premier corps, quand je suis ressorti vers le stade olympique j’ai vu le corps d’une dame. Un peu plus loin vers le stade annexe, nous avons trouvé 17 autres corps. C’est avec la découverte de ces nombreux corps que j’ai ordonné aux policiers de barricader tout le stade, et de ne laisser personne y accéder », a-t-il affirmé devant le tribunal.

Poursuivant, Général Haba a indiqué avoir alerté sa hiérarchie en l’occurrence le Ministre de la sécurité d’alors le Général Mamadouba Camara dit Toto : « face à l’ampleur des dégâts j’ai appelé le Ministre de la sécurité qui m’a envoyé deux camions militaires pour y embarquer les corps. Nous avons mis les corps dans les camions et à ma grande surprise ces camions ont pris la direction du camp Samory où nous avons procédé au décompte macabre en présence des Ministres de la santé et de la sécurité. Donc au total nous avons compté 54 corps pour la plupart des jeunes gens », a-t-il conclu.

À noter que quelques jours avant, le Général Abdourahmane Sanoh, alors chef d’État major général de l’armée, avait affirmé à la même barre avoir dépêché 4 camions  pour aller ramasser les corps au stade et que le rapport qui lui a été remonté faisait état de 157 morts.

Ousmane Sylla, pour Confidence224.com

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