La rencontre entre le Premier Ministre et les représentants des Forces Vives de Guinée (FVG) sous les auspices des leaders religieux ce lundi 13 mars au Centre Islamique a finalement eu du plomb dans l’aile. En effet l’interpellation manu militari d’Abdoul Sacko, membre des FVG, à la veille de la rencontre a été le grain de sable qui est venu crisper l’engrenage de la rencontre tant attendue. Pour de nombreux observateurs il s’agit d’une manœuvre dilatoire visant à alimenter davantage la crise dans le seul but de rallonger la transition. C’est en tout cas ce que pense Diabaty Doré, Vice-président de l’ANAD : « au niveau de l’ANAD et des Forces Vives de Guinée nous estimons qu’il s’agit d’une provocation de trop. Interpeller pour des raisons fallacieuses un acteur de la dimension d’Abdoul Sacko à la veille d’une rencontre sensée trouver une solution à la crise guinéenne est une façon pour les commanditaires de torpiller le processus en cours. Pour notre part nous en tirerons toutes les conséquences de cette manœuvre malsaine », a-t-il fait savoir au micro de Confidence224.com.
Parlant de la rencontre proprement dite, plusieurs sources indiquent que les représentants des FVG ont marqué leur opposition à l’interpellation d’Abdoul Sacko en refusant d’accéder à la salle des discussions. Ils y ont brandit comme préalable pour se mettre autour de la table l’arrêt systématique de la procédure. Selon notre source, le Premier Ministre, visiblement consterné par cette histoire, aurait passé en vain de nombreux coups de fil pour obtenir la libération du concerné : « le PM, Dr Bernard Goumou, a appelé à plusieurs reprises des membres du CNRD notamment le Colonel Balla Samoura. On sentait des discussions houleuses entre eux et tout cela mettait mal à l’aise le Premier Ministre qui a fourni le maximum de lui sans obtenir gain de cause. Sur place nous avons eu l’impression que la branche militaire et peut-être quelques civils faucons ne veulent pas voir les lignes bouger », a déclaré notre source qui a requis l’anonymat.
La rencontre de ce lundi a donc accouchée d’une souri. Néanmoins, le Chef du Gouvernement, a pris l’engagement devant les religieux et les membres des Forces Vives de Guinée de peser de tout son poids pour obtenir l’arrêt des poursuites contre Abdoul Sacko. Ce dernier, selon ses collègues des FVG, a et doit occuper sa place autour de la table des discussions à venir. La journée de ce mardi reste donc cruciale pour Dr Bernard Goumou, étant donné que la trêve donnée par les FVG arrive à expiration ce mercredi 15 mars 2023.
Décryptage de Mohamed Lamine Sylla
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