A l’instar des autres jeunes du pays, ceux de N’Zérékoré sont confrontés au manque d’emploi. Partout dans la ville il n’est pas rare de rencontrer des jeunes souvent diplômés végéter dans le chômage. Cette situation produit des conséquences souvent désastreuses dans la capitale de la région forestière. Pour davantage comprendre le phénomène, la rédaction de Confidence224.com, à travers son correspondant basé sur place, est allé à la rencontre des principaux concernés qui, n’en soyons pas étonnés, tirent le diable par la queue.
La question du chômage des jeunes guinéens est un véritable serpent de mer. Les gouvernements successifs à la tête du pays ont toujours eu du plomb dans l’ail face à cette problématique, on ne peut plus, préoccupante. Les jeunes, accumulent les diplômes mais se retrouvent, à la fin du cursus, confrontés à cette réalité macabre. C’est le cas d’Ibrahima Kalil Damaro Camara rencontré dans un café bar de la place. Ce diplômé en droit à l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia depuis 2011 peine encore à décrocher son premier emploi et ce, 12 ans après ses études. «Vraiment je traverse un moment très difficile, il faut le dire. Je me suis marié dans ça, mes enfants sont entrain de grandir et jusqu’à présent je n’ai rien pour eux. Comment préparer leur avenir pendant que ma situation est dans une si grande précarité ? », s’interroge-t-il.
Poursuivant, notre interlocuteur tient pour responsables l’Etat et son système en place : « nous sommes dans un pays où si tu n’a pas un bras long, dis-toi que tu n’es pas fais pour avoir un emploi décent et c’est ça la vérité. C’est ce qui fait que beaucoup de jeunes finissent les études et trainent parce qu’ils n’ont pas de parents ou de proches hauts placés », soutient-il.
Amidou Konaté, est aussi un diplômé sans emploi mais qui fais de la débrouillardise dans la ville. Quatre ans après ses études en Sociologie à l’Université Julius N’yéréré de Kankan le jeune-homme n’a pas encore eu son emploi de rêve. Mais pour lui il est hors de question de baisser les bras : «moi j’ai terminé ça fait maintenant 4ans et je suis toujours au chômage. Ce n’est pas facile à l’heure là mais il ne faut pas terminer ses études et rester à la maison. Il faut toujours sortir pour chercher du travail à faire», estime Amidou Konaté. A lui de poursuivre en lançant cependant un crie de cœur : «je lance un message au gouvernement d’aider les diplômés sans emploi. De créer beaucoup d’emplois et surtout de ne pas rester seulement à Conakry pour parler seulement de la politique. Ils n’ont qu’à nous regarder aussi à l’intérieur du pays. Le problème de la Guinée n’existe pas seulement qu’à Conakry», a-t-il dit.
De son coté, Dao Kpoghomou au chômage depuis 5 ans, est diplômé en Administration des Affaires et en finance des entreprises à l’Université de Kindia. Celui-ci met plutôt l’accent sur la formation. «Je ne vais pas compter seulement sur les autorités pour me trouver du travail. D’abord moi j’estime qu’il faudrait que je sois formé. Car à mon avis la question est plutôt de savoir est-ce que la formation reçue à l’université suffit pour convaincre et rassurer les employeurs. Parce qu’aujourd’hui si nous nous contentons de ce que nous apprenons juste à l’université, sur le terrain nous n’allons rien faire. Après les études, il y a beaucoup de formations, il faut chercher à les suivre pour que tu sois aussi compétitif sur le marché d’emploi. On ne peut pas t’acheter à un prix élevé pendant que tu n’en a pas le mérite », a-t-il dit.