Le récent et très mouvementé séjour du Garde des Sceaux à Kissidougou, caractérisé d’une part par des dénonciations, témoignages et révélations des citoyens et d’autre part par des sanctions et de fortes recommandations, a pu lever la voile sur la situation des droits de l’homme en général mais plus particulièrement sur les conditions d’incarcération à la Maison d’Arrêt de la dite préfecture. Située à une dizaine de mètres de la route nationale au quartier Madina, la Prison Civile de Kissidougou est un bâtiment en pierres datant de l’époque coloniale visiblement dans un état de vétusté très avancée. Ce qui n’est pas sans conséquence sur les conditions de détention des pensionnaires qui y séjournent soit pour attendre leurs jugements, soit pour purger leurs peines, constate la rédaction de Confidence224.com à travers son correspondant qui s’est rendu sur les lieux.
Si le passage du garde des sceaux a permis de rendre gratuites les visites et d’offrir un bain de soleil quotidien à chaque détenu, le tout nouveau régisseur, le lieutenant inspecteur Seydou Condé a établi ses propres principes par rapport à ces deux mesures: « d’abord à ma prise de service il y a à peine une semaine, j’ai tenu une réunion avec mon personnel au nombre de huit agents à l’issue de laquelle j’ai apporté les premiers changement dans le fonctionnement de notre prison. Désormais la prison s’ouvre à 07h50mn au lieu de 08h30 auparavant. Alors de 7h50 à 9h30 c’est la corvée extérieure, c’est-à-dire le nettoyage de la cour, transport de l’eau etc. Maintenant les visites sont gratuites mais elles commencent à 9h30 et sont conditionnées par l’identification du visiteur à travers les pièces telles que la carte d’identité, la carte d’élève, carte d’électeur ou passeport. Cela nous permettra d’éviter les encombrements ce qui peut occasionner des cas d’évasion. Comme vous savez le Ministre est allergique à ça. Pour les bains de soleil, dès 8h nous faisons sortir tous les détenus pour faire leurs toilettes et profiter du soleil et des mouvements jusqu’à 14h », a confié le lieutenant inspecteur Seydou Condé.
Quelques détenus rencontrés dans la cour ont avant tout salué le dynamisme du nouveau régisseur qui porte attention à leurs différents problèmes avant d’apprécier le changement apporté surtout au niveau de la restauration. Selon eux, les plats sont désormais suffisants et de qualités. Cependant, ils n’ont pas manqué de se plaindre des toits qui coulent, du surnombre dans les cales et surtout le manque de soins médicaux. Ils ont profité de notre micro pour lancer un appel pressant à l’État pour remédier ces manquements.
Nous y reviendrons!