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Reprocher à Abdourahamane Sano d’avoir participé à une réunion non déclarée est-il un signe de déclin du régime militaire ? (Par Alseny Farinta Camara)

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Selon la Charte de la Transition en son article3, “la Guinée est une République unitaire et indivisible, souveraine, laïque, sociale et démocratique”. La Guinée n’est pas une monarchie comme le prétendent certains responsables de la junte au pouvoir.

Après trois jours d’audition à la Direction Centrale des Investigations Judiciaires de la Gendarmerie Nationale, le procureur du tribunal de Mafanco a décidé de poursuivre M. Abdourahamane Sano pour dit-on avoir participé à une réunion non déclarée. Pire, ce procureur assujetti à son ministre Charles Wright a opté pour le flagrant délit dont l’audience aura lieu ce lundi 09 janvier 2023 selon la presse.

En dépit des discours de façade du Colonel Mamadi Doumbouya et de son ministre Charles sur l’indépendance de la justice, je crois que le CNRD est en train de perdre le Nord. Les nouvelles autorités en manque de légitimité ont quasiment perdu la boussole vendue au peuple après le coup d’Etat du 05 septembre 2021. J’avoue que l’interpellation de M. Sano est une intimidation pour faire taire des voix dissonantes, une agression contre la démocratie et la stabilité de notre Pays. Cette méthode d’opération du CNRD est obsolète dès lors qu’elle viole délibérément l’article 34 de la Charte de la Transition qui dispose: « les libertés d’association, de réunion, de presse et de publication sont garanties. La loi détermine les conditions de leur exercice ». Si le CNRD est incapable de respecter sa Charte imposée au peuple de Guinée, c’est que nous courons vers le déclin du régime militaire. Les guinéens sont libres de créer n’importe quel mouvement citoyen ou association pour contribuer à la lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire, à l’ancrage de la démocratie, le respect des droits de l’homme et l’État de droit. Les nouvelles autorités n’ont pas le monopole de la vérité ou l’exercice de la redevabilité. Que veulent-elles dire dans l’article 19 de la charte qui stipule que “tout individu a le droit de s’informer librement et d’être informé.” ?

Depuis le 19 novembre 2011, date à laquelle j’ai commencé à travailler avec M. Sano, il anime des ateliers citoyens de proximité sur l’éveil de conscience citoyenne, le contrôle citoyen de l’action publique, la reddition des comptes et la consolidation de l’unité nationale de manière désintéressée. Il faut que les nouvelles autorités comprennent qu’elles n’ont pas l’apanage d’exiger des comptes entre eux. C’est aussi des droits reconnus aux citoyens par ladite charte, des traités et conventions auxquelles la Guinée a souscrit. Je crois que le CNRD n’a appris d’aucune erreur du passé. Mais, connaissant M. Sano, il demeure imperturbable et indéboulonnable pour l’ancrage de la démocratie, le respect des droits de l’homme et l’unité nationale en Guinée.

J’exhorte Doumbouya à la retenue et au sens élevé de responsabilité en arrêtant immédiatement les harcèlements judiciaires contre les citoyens pro-démocratie, en garantissant l’exercice des droits et des libertés fondamentales des guinéens, en procédant également à la libération sans condition de Foniké Menguè, Coordinateur National et Ibrahima Diallo, Responsable des Opérations du FNDC, qui croupissent en prison en violation de toutes les procédures judiciaires établies.

Alseny Farinta CAMARA,

Responsable à l’Organisation du FNDC

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