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En lieu et place de l’interdiction systématique de vente de produits pharmaceutiques par des commerçants, on pouvait trouver meilleurs formules (Par Dr Mouctar Diallo)

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La mesure d’interdiction de vente de produits pharmaceutiques par les non spécialistes a été saluée par une frange de l’opinion publique. Beaucoup ont estimé que la Guinée, à l’instar d’autres pays, se doit de réorganiser son sous-secteur de médicament histoire pour elle d’éviter des drames souvent liés à la manipulation des médicaments par ce dont ce n’est pas la spécialité.

En revanche, cette décision qui a fait couler assez d’encre et de salive est un couteau à double tranchant. En effet elle n’est pas sans conséquences pour le moins désastreuse pour bon nombre de familles dont l’équilibre et la stabilité, voir même la survie, en dépendaient intimement. De Conakry aux autres villes de province, le marché de médicament par ailleurs très lucratif avait attiré un nombre inestimable d’acteurs qui souvent avaient dans le tas appris les béabas du domaine. Certes le niveau d’expertise n’était pas aux dessus des critiques, mais il est aussi vrai que jusque dans les fins fonds du pays l’activité soulageait nos populations à plus d’un titre. Dans un pays où la décentralisation sanitaire tarde encore à être une réalité, il ne serait pas superflu de réfléchir par deux fois avant de décidé de quoi que ce soit.

Aujourd’hui à Madina comme dans d’autres grands marchés du pays, c’est la tristesse. Un nombre incalculable notamment de jeunes gens qui espéraient être sortis de l’ornière se retrouvent désœuvrés du jour au lendemain. Derrières ces jeunes se trouvent par ricochet une multitude de familles frappées de plein fouet par cette décision. En moins d’un mois après l’entrée en vigueur de ladite décision, on assiste déjà à la dislocation de quelques-unes de ces familles. Que dire lorsque cette même décision s’étendra dans le temps ! C’est tout simplement triste surtout dans un pays où la problématique de l’emploi est comme une sorte de serpent de mer.

Eu égard à ce qui vient d’être dit plus haut, il me plait d’en appeler humblement à la sagesse des décideurs pour dire qu’il ne serait pas mauvais de leur part de revoir cette décision dont les conséquences aujourd’hui font des ravages aussi bien chez les vendeurs qu’au niveau des consommateurs. Les produits vendus à Madina et dans d’autres marchés du pays avaient le don d’être moins couteux en comparaison à ceux se trouvant dans les officines. Pourquoi aimons-nous dans ce pays jeter le bébé avec l’eau du bain ? On pouvait mettre en place un programme de renforcement des capacités pour ces acteurs. On aurait ainsi préservé des nombreux emplois pour nos compatriotes pour encore une fois sauver des familles. Il en est de même pour les nombreuses cliniques qu’on pouvait normaliser et encadrer car elles sont proches des populations et offrent souvent les premier soins avant de diligenter les patients vers de grands centres hospitaliers, chaque fois que cela s’avère nécessaire.

Par Dr Mouctar Diallo, Président

du Parti des Socio-travailleurs

de Guinée (PSTG)

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