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Dr Mouctar Diallo sur l’ultimatum donné aux vendeurs de médicament : « attention à ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain »

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La décision du Procureur spécial près la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières (CRIEF) est diversement appréciée par les professionnels de la santé. Si pour beaucoup il s’agit d’une mesure salutaire, d’autres estiment qu’il faut tout de même y mettre de la méthode. C’est en tout cas ce que conseil Dr Mouctar Diallo spécialiste des questions de santé. Dans un entretien accordé à la rédaction de Confidence224.com il se dit favorable à cette décision mais suggère qu’elle soit appliquée de façon graduelle.

Le 31 aout dernier, Monsieur Aly Touré, Procureur spécial près la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières (CRIEF), avait, dans un communiqué, ordonné la fermeture des lieux de vente non agréés des médicaments et autres produits pharmaceutiques. Dr Mouctar Diallo pense que la mesure doit davantage être murie. Selon ce spécialiste, il importe d’aborder cette question au cas par cas. « Dans le fond je partage les propos de monsieur le procureur sur la question. Mais sur la forme je suggère plutôt l’envoie des agents de santé pour trier les médicaments afin de démêler le vrai du faux ». Avant de poursuivre : « il ne faut pas perdre de vue le fait que de nombreux compatriotes tirent profit d’un point de vue médicale et surtout économique de cette situation. Il est vrai qu’il y a des conséquences liées à la pratique mais il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. On peut mobiliser une bonne cohorte de pharmaciens pour les affecter auprès de certains vendeurs. Cela est une façon d’avoir l’œil du professionnel  à ce niveau », propose-t-il.

Selon Dr Mouctar Diallo, de nombreuses localités du pays ne sont pas couvertes par la pharmacie centrale. L’interdiction systématique et brusque de toute vente de produits pharmaceutiques pourrait avoir de graves répercussions dans certaines zones reculées du pays. Plus grave encore, estime-t-il, c’est l’envoie au chômage de tous ceux et de toutes celles qui, aujourd’hui, vivent de cela. « Il faut donner un moratoire d’une année, le temps pour l’Etat de rapprocher la pharmacie centrale des citoyens à la base. Ensuite ce sera une opportunité pour ceux-là qui vivent de ce service de se reconvertir dans d’autres activités génératrices de revenu. Mais si on tombe à bras raccourci sur ces vendeurs sans pour autant murir l’idée, la question du chômage va s’aggraver et les conséquences de cela peuvent être difficiles à contenir », alerte Dr Mouctar Diallo.

Il faut rappeler que c’est ce jeudi 15 septembre 2022 qu’expire l’ultimatum du Procureur Aly Touré.  Il reste à savoir si un moratoire sera donné afin de gérer cette question au cas par cas.

Ousmane Camara, pour Confidence224.com

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