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Tribune : Et si le CNRD créait un Centre d’Evaluation des Performances d’Appuis Techniques ? (Par Mohamed Lamine Camara, MoLaC)

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Si le Grand Projet est l’organe d’administration et de contrôle des grands projets en Guinée, il est nécessaire voir même impératif, qu’il soit créé un organe de base chargé d’évaluer les performances des différents départements Ministériels, et de leur venir en appui stratégique si toutefois des blocus se font remarquer dans leurs gestions administratives. En le proposant, je m’appuie sur trois raisonnements:

1) Récemment, le Premier Ministre par intérim de la Transition, s’est chargé sur instruction de son Président, d’approcher les ministères afin de comprendre leurs problèmes liés aux exécutions budgétaires (budget d’investissement). C’est parfois lourd, tout ça pour la primature si une structure spécialisée n’était pas créée à cet effet. La Guinée accumule d’année en année, un retard considérable par rapport à certains de ses pays voisins. Pour inverser cette Tendance, il faudrait des conditions de rattrapage qui ne pourront naitre que des bonnes stratégies à court, moyen et long termes.

2) Bretton Woods, pour mieux impacter les gestions des gouvernements mondiaux, a crée des institutions à savoir : la Banque Mondiale (BM) et le Fonds Monétaire International (FM). Le FMI s’occupe des accompagnements stratégiques et techniques favorisant la bonne gouvernance des pays et la BM s’occupe des grands projets d’infrastructures (la reconstruction ou la construction des pays membres). Mon inspiration est venue de là. Si l’on se souvient, le plan Marshall en 3ans (1948 à 1951) avait permis la reconstruction de l’Europe avec près de 13 milliards de dollars. Déjà, entre 1998 à 2020, le budget de la dette en Guinée a varié entre 1,3 milliards et 4,8 milliards d’euros. En 2020, dernière année évaluée, le montant de 4,75 milliards d’euros a été le plus élevé des 22 dernières années. En 2021, ce record a été franchit pour un niveau d’endettement par habitant de 433€, soit 5,845 milliards de dettes publiques, pour une dette PIB de 39,26%. C’est pour dire, que la Guinée à elle seule, avec un niveau d’endettement en 2021, égal à 46% du Plan Marshall, n’est même pas cité parmi les pays émergents et enregistre encore, un niveau très élevé et déshonorant de la vétusté de ses infrastructures publiques. À qui la faute ? Est-ce les hommes ? Ou bien les institutions ?

3) l’arrivée du CNRD a permis un rajeunissement de l’administration publique guinéenne. Mais la majeure partie de ces jeunes administrateurs ont-ils les capacités relationnelles pour relever le défi de l’évidence ? Sont-ils suffisamment outillés ? Ont-ils réellement la notion de la gestion administrative ? Connaissent-ils les vraies aspirations profondes du peuple adaptables à leurs stratégies de développement ? Si non, faut-il s’incliner face à l’évidence? Je dis bien «NON». Voilà pourquoi, je conseille au CNRD dans sa mission de refondation, de prévoir un CEPAT (Centre d’Evaluation des Performances et d’Appuis Techniques). C’est quoi le Centre d’Evaluation des Performances et d’Appuis Techniques (CEPAT) ? Il sera différent d’un ministère ayant pour attribution de gérer les finances publiques comme les Ministres des Finances. Il ne sera pas non plus, le Ministre du Plan pour veiller à la mise en œuvre de la politique économique de la Guinée. Il sera plutôt un organe indépendant, rattaché à la Primature, qui se chargera de façon régulière, d’évaluer les résultats de l’intervention publique pour savoir, si celle-ci a atteint les objectifs qui lui étaient assignés. Plus largement, cette évaluation visera à la construction d’un jugement sur la valeur de l’intervention publique. Celle-ci se fondant sur ses résultats, ses impacts et les besoins que cette intervention cherche à satisfaire. Bien entendu, elle s’appuiera sur des données empiriques collectées et analysées spécifiquement à cet effet.

Le CEPAT sera une structure sur laquelle, la politique stratégique et de développement de l’Etat s’appuiera. Il produira des outils d’aide au pilotage et à la décision. Son appui sera méthodologique à l’équipe gouvernementale, les départements ministériels à travers eux les démembrements. Le CEPAT réajustera et accompagnera la réflexion stratégique et le suivi des projets transversaux des ministères et du gouvernement. Ses principales missions seront de :

  • Contrôler les méthodologies de gestion,
  • Servir d’entrepôt de données,
  • Favoriser des démarches de qualité,
  • Conseiller sur les stratégies en organisation,
  • Accompagner dans la gestion des projets,
  • Contribuer aux modèles économiques et aux plans,
  • Accompagner aux réponses aux appels à projets,
  • Suivre les partenariats,
  • Appuyer les projets en matière de stratégie.

Par ailleurs le CEPAT sera constitué de trois cellules, à savoir :

  1. La cellule d’évaluation des performances et des résultats (CEPR),
  2. La cellule d’aide au pilotage (CAP)
  3. La cellule d’appui à la stratégie (CAS).

Il travaillera en relation avec d’autres directions, structures et les départements ministériels pour atteindre ses objectifs assignés.

Proposition ouverte à des critiques constructives. L’objectif est d’apporter sa part de soin à notre bébé commun (La Guinée).

Par Mohamed Lamine Camara

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