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Abdoulaye Dieng aux guinéens : au delà du mot, le patriotisme doit être une culture (Interview)

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Depuis son arrivée à la tête du pays, le CNRD, sous la houlette du Colonel Mamadi Doumbouya, n’arrête pas de séduire des acteurs sociaux eu égard aux résultats jusque-là engrangé. Pour nombre de ces organisations de la société civile, la transition en cours en Guinée mérite un réel accompagnement et à tous les niveaux en vue de sortir le pays du gouffre dans lequel il s’est retrouvé à la suite de plusieurs décennies de mauvaise gouvernance. L’une de ces organisations, le Patriotisme en Action, se veut une plateforme dont le leitmotiv consiste non seulement à protéger et défendre les acquis de cette transition, mais aussi et surtout à être une force de proposition pour le bonheur de la Guinée entière. Pour parler donc de cette organisation récemment née et surtout de la transition en cours, la rédaction de Confidence224.com a reçu pour vous M.Abdoulaye Dieng, membre de la cellule de communication.

Confidence224.com : Bonjour Monsieur Dieng, présentez-nous en quelques mots le Patriotisme en Action.

Patriotisme en action est une plateforme de la société civile qui entend accompagner la transition dans le but de défendre non seulement les acquis antérieurs de la république mais surtout les actions positivement posées par le CNRD sous le leadership de notre Président, le Colonel Mamadi Doumbouya. Cette plateforme est née dans l’esprit d’opérer une sorte de rupture avec les régimes qui ont précédé et, comme vous le savez, qui ont eu à causer du tort à nos populations à travers le bradage de nos ressources, à travers la réduction des chances offertes à la jeunesse guinéenne d’être épanouit et de se mesurer à ses homologues de la sous-région et du monde. Donc l’esprit de la plateforme s’inscrit dans le sens de la redynamisation de la nation guinéenne, la refondation de l’Etat par le biais non seulement de la promotion de la jeunesse mais aussi des groupements sociaux professionnels. C’est autant dire que le Patriotisme en Action est un esprit qui doit désormais faire l’objet d’une culture nationale et ce, à tous les niveaux car nous sommes tous appelés à être des patriotes. Sans le patriotisme, sans l’intégrité, nous sommes voués à l’échec. Or le souhait aujourd’hui de tout bon guinéen est sans doute de voir la nation renaitre ; une nation forte, une nation qui doit s’affirmer sur le continent et à travers le monde.

Confidence224.com : Vous venez de dire que Patriotisme en Action est un esprit qui doit désormais faire l’objet d’une culture nationale. A date, dites-nous où en est-on avec l’implantation de votre plateforme sur le territoire nationale ?

Notre plateforme dispose d’abord d’un bureau national qui est basé ici à Conakry. Ensuite nous avons nos démembrements repartis sur toute la république de Guinée. Nous comptons, dans un futur proche, couvrir certains pays du continent et du reste du monde en y installant des antennes. D’ailleurs le bureau national est en ce moment même entrain de travailler d’arrache-pied pour rendre tout cela effectif. Je pu vous garantir qu’à date le bureau en a fini avec les antennes des 5 communes de Conakry et celles des 33 préfectures que compte le pays.

Confidence224.com : Nous allons à présent mettre le cap sur la transition en cours dans notre pays. Ceci dit, le Conseil National de la Transition (CNT) vient de valider un chronogramme de 36 mois ; dites nous quel regard le Patriotisme en Action porte-t-il sur cette actualité de notre transition ?

A cet effet il faut reconnaitre que la Guinée vient de très loin. Nous avons connu de violence, de la gabegie, du bradage comme je l’ai plus haut de nos ressources. Nous avions une éducation qui était au rabais, une insécurité galopante, une crise de confiance qui s’était érigé entre les guinéens, il y avait en quelque sorte un manque d’Etat et la Guinée ne répondait plus aux critères d’une nation véritable. A cause de votre patronyme vous ne pouviez pas prétendre aller vous installer dans certaines localités du pays, y exercer tranquillement vos activités et espérer y être éligible. Tout ça pour dire que le Colonel Mamadi Doumbouya est venu à point nommé. Il fallait qu’il soit là. Et nous pensons que le travail à faire est si énorme qu’on ne peut le faire de façon précipitée, de façon bâclée au risque de tomber dans un perpétuel recommencement comme ça a été le cas durant les transitions passées. Je pense qu’il faut donner du temps et suffisamment du temps parce que l’essentiel n’est pas d’aller à une élection pour avoir un président civil. L’essentiel pour nous c’est l’émergence de la Guinée. Et pour que la Guinée émerge il nous faudrait avoir des institutions très fortes et pour y arriver il faudrait du temps. Si encore une fois nous le faisons de façon précipitée, nous risquerons d’aller au pire. Quand la transition réussi, c’est la Guinée qui est sauvée. Mais quant elle échoue c’est la Guinée qui est damnée et pour de bon.

Confidence224.com : Restons toujours avec la transition pour parler cette fois-ci de la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières (CRIEF). Quelle appréciation faites-vous des actes posées dans ce sens ?

Avant que le Colonel Doumbouya ne nous dise que la justice doit être la boussole, il se trouvait que nous avions soif de cette justice. Nous l’avions voulu et ça nous a toujours manqué. Il y a eu des moments ici où la Guinée était scindée en deux pôles. Il y avait le pole des commis de l’Etat qui étaient très riches et celui des pauvres, des damnés de la terre. Tout ça était dû à l’impunité. Mais aujourd’hui avec la CRIEF on a même peur de gouverner parce que désormais chacun doit rendre des comptes à ceux qui l’on mandaté. Le peuple est là entrain d’observer et il attend des comptes et des résultats. Voilà la place de la justice dans un Etat. Tous ceux et toutes celles qui, à des moments donnés, ont eu à gérer ce pays doivent rendre compte de leur gestion. Ils ont gérer un pays et non leur entreprise personnelle. Je pense que la justice n’est pas là pour emprisonner les gens par plaisir, non. L’idée c’est simplement demander des comptes à ceux-là qui ont géré à un moment donné.

Confidence224.com : Voilà qui est bien dit. Mais il y a une certaine opinion qui vous taxe de thuriféraires de la junte au pourvoir, que répondez-vous à tout ça ?

La véritable force d’une plateforme, d’une organisation de la société civile, c’est lorsqu’elle dérange. Si elle ne dérange pas alors elle n’a plus sa raison d’être. Vous savez que les visions, les idées diffèrent d’un groupe à un autre, d’une organisation à une autre. Aujourd’hui le nostalgiques du pouvoir d’Alpha Condé vous dirons que tous ceux qui soutiendront le CNRD sont des vendus. Les nostalgiques du pouvoir de Conté diront à tous ceux qui ont soutenu le pouvoir d’Alpha Condé qu’ils sont des vendus. Il en fut de même des nostalgiques de Sékou Touré qui ont estimé que tous ceux qui ont soutenu le pouvoir de Conté sont des vendus. Nous nous inscrivons dans la logique d’une « révolution progressiste » qui rêve d’un changement à la fois qualitatif et quantitatif de la vie du guinéen.

Et l’honneur qui revient à cette junte c’est d’avoir instaurer une justice égalitaire. Désormais vous n’avez plus peur d’appartenir à une formation politique de votre choix. On a vu des gens qui étaient dans une opposition radicale mais qui sont aujourd’hui avec la junte. On a vu aussi des gens qui étaient dans le régime déchu mais qui sont aujourd’hui avec la junte. Moi je juge cela normal sans quoi on parlera toujours d’exclusion. Sans nul doute le Président Mamadi Doumbouya et son équipe sont entrain de poser des actes durables. Ceux qui pensent que nous nous sommes clameurs publiques sont libres de leurs propos. En ce qui nous concerne nous applaudirons des deux mains lorsqu’il y a des actions positives et nous serons encore là quand il y aura des erreurs nous serons là pour dire la vérité tout en faisant de bonnes propositions afin de rectifier le tir quand c’est nécessaire. Nous avons assez souffert et si aujourd’hui nous pouvons garder espoir, alors il faut féliciter et encourager les acteurs principaux de cette lueur d’espoir.

Confidence224.com : Aujourd’hui il y a une frange non moins importante de la classe politique et de la société civile qui dénonce l’absence de dialogue d’un coté et de l’autre le chronogramme récemment avalisé par le CNT. Ces groupes menacent de descendre dans la rue pour exprimer leur ras-le-bol, quels commentaire faites-vous de ce tiraillement entre le CNRD et cette partie des Forces Vives de la nation ?

Je pense sérieusement qu’il est dorénavant suffisant de manifester. Il faut arrêter. Bien sûr qu’il s’agit d’un droit sacré dans une démocratie. Mais à l’évidence les manifestations ont couté cher à ce pays. De nombreuses personnes, à majorité des jeunes, ont payé de leur vie et d’autres ont été handicapées à vie sans parler de dégâts matériels. Très sincèrement nous devons désormais cesser de parler de manifestations en ce temps-ci. Tous nos désaccords peuvent être discutés autour d’une table. Nul n’est imperméable ou invincible par le verbe, la bonne parole. Il faut qu’on se parle, il faut qu’on communique. Souvenons nous un tout petit de là où nous venons et on comprendra tout de suite qu’il est impérieux de conjuguer nos efforts pour accompagner les autorités actuelles pour le bonheur de tous les guinéens.

Confidence224.com : Dernière question, pour la première fois tout le gouvernement se retrouve à l’intérieur du pays pour y tenir des conseils auprès de populations de l’arrière-pays. D’aucuns estiment que les problèmes de nos populations à l’intérieur du pays sont connus tant et si bien qu’on n’a pas besoin de mobiliser tout le gouvernement pour y tenir un quelconque conseil des ministres. Que répondez-vous à cette observation ?

La Guinée est en chantier. Si on veut surveiller les activités de sont chantier il nous faut être sur place. On ne peut pas s’asseoir dans des bureaux climatisés à Conakry et prétendre connaitre les réalités de l’intérieur du pays où les gens partagent la même source que les serpents, les rongeurs et toute sorte d’animaux. Quand les enfants des uns sont ici dans des écoles de qualité, ceux des autres sont dans des hangars là-bas. Quand certains ont leurs trois repas quotidiens assurés, d’autres y vivent des fruits sauvages. Quand Conakry est butinée de façon intégrale, il y a à l’intérieur du pays des préfectures inaccessibles, complètement enclavées. Il faut aller partager le quotidien des gens, toucher du doigt les réalités (…).

Confidence224.com : Nous sommes à présent à la fin de cette interview. Et il ne me laisse plus qu’à vous demander les mots de la fin.

J’invite tous les patriotes de ce pays à rester sereins. Nous avons là une chance rarissime d’avoir un pouvoir résolument engagé à tirer notre nation vers le haut. Chacun de nous doit s’inscrire dans cette logique afin qu’on puisse pleinement profiter de cette transition pour construire une Guinée meilleure. Cela n’est pas possible dans la division. Ce n’est pas possible non plus dans le radicalisme. Le radicalisme ne construit pas un pays, il le détruit au contraire. Soyons patriotes car le patriotisme c’est la citoyenneté par excellence. Cela doit être une culture nationale. Il faut mettre la nation au dessus de tout. Je ne peux avoir mon bonheur que dans celui de tous les guinéens. Si ensemble nous ne sommes pas heureux, ensemble nous serons malheureux. Alors donnons nous les mains et surtout restons derrière le Colonel Mamadi Doumbouya pour faire de la Guinée un paradis africain. Je demande à tous et à toutes de faire un front commun contre la pauvreté, la gabegie et le pillage de nos ressources et ce, conformément à l’engagement du chef de l’Etat, le Colonel Mamadi Doumbouya. Vive la jeunesse guinéenne ! Vive le Patriotisme en Action !

Interview réalisée par Mohamed Lamine SYLLA

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