La reddition de compte est et reste un principe sacro-saint de la gouvernance. Les agents publics à tous les niveaux se doivent d’en faire un véritable sacerdoce. A l’évidence la pauvreté et la misère dont souffrent des pays en voie de développement s’expliquent, non pas seulement par l’absence de ressources, mais par l’usage peu optimale de celles-ci par ceux-là qui en ont la charge de gestion. La corruption endémique, le détournement des deniers publics, la dilapidation des fonds et le blanchiment de capitaux sont entre autres des caractéristiques essentielles du fonctionnement de nos Etats et ce, depuis l’indépendance. En Guinée ces fléaux demeurent le tendon d’Achille des différents gouvernements qui se sont succédés à la tête du pays. Ceci n’a eu pour conséquences fâcheuses que la baisse du pouvoir d’achat, le manque d’emploi pour notre jeunesse et la quasi-absence d’infrastructures scolaires, sanitaires, routières etc. Du reste, la venue aux affaires du CNRD le 05 septembre 2021 a ouvert une ère nouvelle en Guinée. Une ère d’espoir et d’espérance quand à un lendemain radieux. L’une des actions qui sous-tendent cet espoir est bien la mise en place et l’opérationnalisation d’une Cour de Répression des Infrastructures Economiques et Financières (CRIEF). Cette cour (sous réserve qu’elle garde son indépendance et son intégrité) aura pour mérite de moraliser la gestion publique dans notre pays. C’est à cette fin qu’il a été récemment constaté l’interpellation et l’entame de procédures judiciaires contre certains gestionnaires de deniers publics durant la décennie écoulée. Ibrahima Kassory Fofana, Mohamed Diané, Amadou Damaro Camara, Diakaria Koulibaly sont entre autres des figures majeurs du régime défunt à se voir interpeler pour lever un coin de voile sur une partie de leur gestion. Il s’agit d’une œuvre salvatrice à laquelle souscrit le Parti des Socio-travailleurs de Guinée (PSTG). Il faut rendre compte de la gestion de nos ressources ; ceci est un impératif pour le décollage économique de notre pays. Toutefois, il faut insister pour dire que la CRIEF, pour réussir pleinement sa mission, doit se garder de toute partialité et la présomption d’innocence doit être l’Alpha et l’Omega du processus de l’amont en aval. Ce n’est que par ce credo que notre pays saura retrouver le salut tant recherché de prospérité, de dignité du seul peuple de Guinée.
Dr Mamadou Mouctar Diallo
Président du Parti des Socio-
Travailleurs de Guinée (PSTG)