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Mamoudou Nagnalen Barry : concentrons nous sur autre chose, donnons au peuple ses biens (Opinion)

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Dans l’Etat de Massachusetts, quand le gouvernement voulait protéger les banques, il décida que chaque fois qu’il y a un litige sur un bien entre une personne et une banque, il retirait d’abord le bien de la personne pour le donner à la banque, avant même le procès. L’esprit était de protéger le secteur bancaire qui est devenu l’un des premiers à se développer au sein de la fédération. Après le procès, si la personne gagne, le bien lui est retourné.

C’est basique. C’est ce que nous faisons, nous pensons (avec preuve à l’appui) que des biens détenus par certaines personnes appartiennent au peuple de Guinée. Puisque nous voulons protéger les intérêts de ce peuple, nous « récupérons » ces biens, les mettons dans le portefeuille du peuple, et donnons la latitude aux autres de saisir la justice qui reste et demeure notre unique boussole. Je serai heureux qu’un juriste me montre un texte précisant qu’en pareille situation en Guinée, le bien devrait rester la propriété du privé. Nous connaissons tous les manœuvres dilatoires pour avoir la transition à l’usure: le procès, l’appel et la cassation pourraient prendre du temps, permettant encore à certains de garder ces bâtiments, pendant que le contribuable continuerait à payer des milliards de nos francs pour loger les services publics. Soyez rassurés que cela n’est pas possible. Dans l’honneur et la grandeur, rendez ces biens au peuple, et portez ensuite plainte si vous êtes moralement confortable de vous battre pour garder un bien du bas peuple. La justice, notre boussole, tranchera après.

Par ailleurs, toutes les grandes institutions que je connais, en matière d’éthique, ne disent pas seulement qu’il faut éviter le conflit d’intérêt, mais conseillent de ne pas faire des choses qui ressemblent à un conflit d’intérêt. Acquérir un bien d’une institution qu’on gère du sommet, sans appel à concurrence, est une attaque à l’éthique. Ce dossier n’est pas joli à mettre à la place publique. Concentrons nous sur autre chose, donnons au peuple ses biens.

Par Mamoudou Nagnalen Barry

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