En effet l’exploitation artisanale de l’or ou l’orpaillage consiste à l’exploitation de l’or de manière non planifiée, par les méthodes manuelles avec des équipements rudimentaires. Dans le Code Minier l’exploitation artisanale désigne toute exploitation dont les activités consistent à extraire et à concentrer des substances minérales en utilisant les méthodes manuelles et peu mécanisés. Cette activité multiséculaire en Guinée attire d’année en année nos populations rurales qui y trouvent un moyen de subsistance. C’est pourquoi nos puissances publiques, en dépit du caractère informel de l’activité, disposent d’un arsenal législatif et règlementaire important pour encadrer le secteur. Les dispositions des articles 51 à 64 du Code Minier font sciemment cas de l’activité, sans oublier l’Arrêté Ministériel du 10 novembre 2017 instituant un comité d’encadrement du secteur. L’article premier de l’arrêté rappelle, conformément aux dispositions de l’article 64 du Code Minier, qu’il est mis en place au sein de la Direction Nationale des Mines un Comité Technique d’Encadrement Chargé d’Administrer et de Contrôler l’Exploitation Artisanale. Ce comité est un service technique qui bénéficie de l’appui de la Direction Nationale de la Brigade Antifraude. Il est chargé non seulement de mener des recherches de couloirs en relation avec les exploitant artisanaux, de réaliser des travaux de bornage et de parcellisation, mais également d’assurer le suivi environnemental et sécuritaire des activités d’orpaillage. Mais au vue de la pratique que l’on peut observer sur le terrain, force est de reconnaitre que le volet organisationnel et environnemental constituent le tendon d’Achille dudit comité et de l’Etat par ricochet. C’est du moins l’avis de sieur Mamoudou Condé, Juriste Minier et activiste de la société civile. « Le constat est que l’État ne joue pas son rôle. Il suffit d’aller aujourd’hui à Dinguiraye, à Siguiri, à Mandiana, à Beyla, à Kouroussa et récemment à Gaoual pour voir le niveau de dégradation abusif des terres et donc de l’environnement. Nous sommes dans un monde de développement durable. Cela atteste que la croissance économique doit impérativement prendre en compte les aspects sociaux et environnementaux. Mais il faut faire remarquer que malgré tous ces textes législatifs et règlementaires le constat est triste en termes de protection de l’environnement. Il y a la pollution des cours d’eau, la destruction de la faune et de la flore, la dégradation des terres agricoles des communautés », déplore l’activiste.
Etant donne l’anarchie qui caractérise encore de nos jours l’exploitation artisanale de l’or et son impact nocif pour l’environnement, nombreuses sont des voix qui s’élèvent pour dire s’il ne serait pas mieux d’envisager l’organisation, la reconversion et l’accompagnement des exploitants traditionnels dans des activités économiques alternatives comme l’agriculture.
Par Mohamed Lamine Sylla
Pour Confidence224.com
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