Je n’avais jamais imaginé qu’un peuple pût croire que son salut viendrait de ceux que l’accident de l’histoire, l’incohérence des hommes ont permis l’avènement au pouvoir. Un peuple qui attend des miracles de ceux qui ne se sont jamais préparés à la gestion d’un pays, qui par un instinct de survie se sont vus à la lumière crue des projecteurs et à la tête du pays, est sûrement un peuple qui a atteint le niveau le plus élevé de la désespérance. Il croit au deus ex machina, au factotum, aux prophéties autoréalisatrices. Il attend qu’un concours de circonstance agrège son niveau de bien-être et améliore sa condition.
Comment a-t-on pu croire que la réponse à une démocratie défaillante est moins de démocratie ? Hélas que les consciences s’agenouillent toujours ici pour devenir les servantes de la déconsolidation des institutions et des hommes à même de leur assurer l’accès à la rente.
Que cette leçon soit bien claire : ” Une démocratie défaillante est bien meilleure que l’absence de démocratie “. La première peut se faire des limites, mais la seconde se substitue au peuple. Elle lui prête un propos et des idées. Elle le manipule pour dissimuler ses intentions d’enracinement. Elle galvaude tous les combats essentiels car s’essaie à tout. Finalement, elle se fourvoie. Elle se fourvoie car ne réussit jamais à faire la part de l’urgent et de l’important, de l’urgent et de l’essentiel.
Par Ibrahima Sanoh