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Opinion : « les grandes formations politiques doivent forcément avoir besoin des minorités pour gouverner ou s’opposer », Aliou BAH

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La plupart des conflits dans nos sociétés ont pour origine le partage du pouvoir. Que cela soit dans le domaine social, religieux ou politique, la guerre pour l’influence et les privilèges est aussi vieille que l’humanité. Les problèmes sociaux et religieux trouvent plus facilement de meilleures issues que ceux politiques ; cela grâce aux mécanismes de régulation traditionnels ou codifiés. Alors pourquoi ne pas s’en inspirer pour construire nos modèles de gouvernance politique ? Par exemple, il y a certains pays qui ont instauré de façon tacite la “diplomatie” religieuse ou sociale pour anticiper ou régler les conflits politiques et inter personnels. À l’évidence, les modèles les moins décriés sont ceux qui répartissent le pouvoir le plus largement possible. Par contre, les plus instables et violents sont ceux qui fonctionnent selon le “jeu à somme nulle”; c’est-à-dire celui qui gagne prend tout et celui qui perd n’a rien. Son inconvénient majeur est de créer l’extrémisme et la radicalisation politiques. C’est pourquoi il est nécessaire de trouver des mécanismes de gestion des rapports de forces pour faire en sorte que le rôle joué par chaque citoyen soit un bénéfice pour toute la nation. Trouver un mécanisme qui impose la cohésion et la cohabitation malgré les diversités et divergences, pourrait être une option dans la bonne direction. Et cela peut se faire par l’instauration d’un système qui impose le consensus, la cogestion et le compromis. Pour atteindre les équilibres qui réduisent les sources de conflits et les pouvoirs absolus, il faut que ceux qui gouvernent au sommet ne soient pas forcément ceux qui gouvernent à la base (les communes). Et mieux, les grandes formations politiques doivent forcément avoir besoin des minorités pour gouverner ou s’opposer. Ce type de modèle aura l’avantage d’humaniser les antagonismes et créer des liens d’inter dépendance ou de complémentarité entre les acteurs politiques à travers un système d’auto régulation de la gestion du pouvoir. Réfléchissons aux modèles qui correspondent à nos pratiques et répondent à nos besoins !

Par Aliou BAH

Président du MoDeL

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