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Affaire d’eau empoisonnée en 2010 : l’ex Directrice Générale de l’hôpital Ignace Deen brise le silence

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L’histoire d’empoisonnement d’eau lors de la présidentielle de 2010 refait encore surface. Cette fois c’est le tour de la Directrice Générale de l’hôpital Ignace Deen de lever un coin du voile sur le dossier. Pr Fatoumata Binta Diallo, c’est elle, vient de réfuter en bloque une allégation qui a failli indéniablement plonger le pays dans une guerre civile. Elle était ce mardi chez nos confrères des Grandes Gueules de la radio Espace.

C’est une affaire qui, au moment des faits a failli faire basculer la Guinée dans un conflit ethnique. Nous sommes en 2010 dans l’entre-deux-tours. Deux candidats s’affrontent au coude-à-coude. Alpha Condé versus Cellou Dalein Diallo. Pendant les moments les plus tendus de la bataille électorale, le camp d’Alpha Condé accuse les adversaires d’avoir empoisonné l’eau à l’occasion d’un meeting géant qu’ils tenaient sous un soleil de plomb. Très vite l’affaire fait le tour du pays et provoque l’ire des partisans du RPG contre les citoyens réputés être proches du candidat Cellou Dalein Diallo. Partout ou presque dans les fiefs du RPG en Haute-Guinée, les habitants originaires de la moyenne-Guinée sont pris à partie. L’on assiste alors à des pillages contre des ressortissants de la région ; suivi de leurs déplacements massifs vers le Fouta pour avoir la vie sauve. Des cas de morts bien-sûr ont été enregistrés. Six ans après les faits, l’un des soutiens d’alors du candidat du parti jaune, le regretté Général Facinet Touré revenait  chez nos confrères de Tamata FM sur cette page de notre histoire: « ce jour-là je ne pouvais pas imaginer qu’on pouvait inventer quelque chose comme ça parce que c’est trop grave. Mais avec le recul j’ai compris beaucoup de choses. Il est vrai qu’en disant qu’il y eu de l’eau empoisonnée ça disqualifiait les autres partis de l’opposition en faveur du parti pour lequel j’étais ; parce que j’étais en train d’aider Alpha Condé. Mais en analysant au détail près, j’ai vu que ça ne tenait pas du tout. Ça été une grosse bêtise qui ne devait pas du tout être de mise. Mais pour me prononcer avec fermeté sur cette question, il faudrait que j’en aie toutes les données. Je trouve simplement que ça a été une étape très sombre de notre histoire », avait-il confessé.

A mesure qu’on s’enfonce dans l’histoire, la lumière jailli, illuminant ainsi de ses faisceaux cette partie sombre de notre passé. Pr Fatoumata Binta Diallo était en 2010 (moment des faits), la Directrice Générale de l’hôpital Ignace Deen où il était allégué l’admission en urgence des victimes de la prétendue empoisonnement d’eau. Onze ans après, la pauvre dame qui avait payé de son poste suivi d’agression physique avec deux de ses côtes cassées, a décidé de donner sa version des faits : « à 11h, Alpha Condé est arrivé à l’hôpital Ignace Deen en demandant où sont les patients empoisonnées. Des gens m’appelaient pour que je confirme qu’il y a eu des morts et que l’eau était empoisonnée mais j’ai refusé car ce n’était pas un empoisonnement et j’ai pensé à la république. Finalement j’ai été agressée et brutalisée », a-t-elle déclarée chez nos confrères des Grandes Gueules sur Espace.

Poursuivant, toujours sur Espace FM/TV, dame Fatoumata Binta Diallo affirme que si elle avait joué le jeu des auteurs de cette machination, sans doute elle ne serait pas limogée de son poste de Directrice Générale. Bien au contraire, elle serait promu ministre sans aucun doute : « si j’avais confirmé que l’eau était empoisonnée, on allait me nommer ministre. J’ai refusé de dire qu’il y a eu des morts car j’ai pensé à la république. Il n’y a pas eu d’empoisonnement. L’eau n’était pas empoisonnée », a-t-elle martelé.

Dans un contexte similaire, le mérite d’une telle sortie revêt l’avantage d’éviter à notre pays de multiplier les erreurs du passé. En cette période transitoire où la Guinée attend des élections tous azimuts, il urge que chacun prenne de la hauteur en mettant en avant l’intérêt du pays.

 

La rédaction de Confidence224.com

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