Notre pays est actuellement confrontée à une flambée des prix qui affecte profondément le quotidien de ses citoyens. Du marché aux produits de première nécessité, en passant par les coûts des services, la cherté de la vie est devenue une préoccupation majeure pour les ménages, aggravée par une conjoncture économique difficile. C’est du moins le constat issu de la dernière enquête réalisée par la rédaction de Confidence224.com dans certains marchés et centres commerciaux de la capitale.
Les prix des denrées alimentaires de base, comme le riz, l’huile, le sucre et la farine, connaissent une hausse exponentielle. Par exemple, le sac de riz, qui coûtait 280 000 GNF il y a un an, dépasse aujourd’hui les 350 000 GNF sur certains marchés de Conakry. De même, le litre d’huile végétale, vendu à 15 000 GNF auparavant, se négocie désormais à près de 25 000 GNF.
Les transporteurs, confrontés à l’augmentation des prix du carburant, répercutent cette hausse sur les tarifs des transports en commun, rendant les déplacements encore plus coûteux pour les citoyens. “Avec un salaire stagnant, il devient presque impossible de joindre les deux bouts”, déplore Mariam, une vendeuse au marché de Madina.
Les causes de la flambée
Plusieurs facteurs expliquent cette crise. La dévaluation de la monnaie nationale, le franc guinéen (GNF), face aux devises étrangères a contribué à renchérir les produits importés, dont dépend largement l’économie guinéenne. Par ailleurs, les perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales, combinées à l’incertitude politique, ont fragilisé davantage le marché intérieur.
Les commerçants pointent également du doigt l’augmentation des taxes douanières, qu’ils estiment être un fardeau supplémentaire. “Les coûts d’importation sont trop élevés, et nous sommes obligés de répercuter cela sur les prix de vente”, explique Amadou Diallo, un importateur à Matoto.
Un impact lourd sur les ménages
Pour les familles, cette situation engendre des sacrifices importants. De nombreux ménages réduisent la quantité et la qualité de leurs repas. Les dépenses liées à l’éducation et à la santé sont également compromises. “Je ne peux plus payer les frais de scolarité de mes enfants, et cela me brise le cœur”, confie Oumar Diop, un père de famille à Ratoma.
Les travailleurs du secteur informel, qui représentent une grande partie de la population active en Guinée, sont les plus touchés. Avec des revenus journaliers souvent dérisoires, ils peinent à subvenir aux besoins de base de leurs familles.
Une réponse timide des autorités
Face à cette crise, le gouvernement a annoncé quelques mesures, telles que le plafonnement des prix de certains produits et des subventions pour les importateurs de denrées alimentaires. Toutefois, ces initiatives sont jugées insuffisantes et mal appliquées.
Les citoyens appellent à des réformes structurelles pour renforcer la production locale et réduire la dépendance aux importations. “Nous avons des terres fertiles et des ressources abondantes. Pourquoi ne pas investir dans l’agriculture et l’industrie locale ?”, s’interroge un économiste guinéen.
Une urgence sociale
La cherté de la vie en Guinée nécessite une réponse urgente et concertée. Les organisations de la société civile et les syndicats multiplient les appels à l’action, tandis que les citoyens espèrent des solutions durables pour améliorer leur quotidien.
En attendant, les familles continuent de lutter pour s’adapter à une situation économique de plus en plus intenable, espérant des jours meilleurs pour le pays.
Aly Sané, pour Confidence224.com