Les organisations sportives et de défense des droits de l’homme exhortent le président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, à aider à lever l’interdiction faite aux athlètes françaises de porter le hijab, arguant que cette restriction porte atteinte à l’esprit des Jeux olympiques pour l’égalité des sexes.
La question du port du voile divise. En septembre, le Comité international olympique (CIO) a autorisé le port du hijab pendant les Jeux olympiques de Paris 2024 (26 juillet – 11 août), sans aucune restriction. De son côté, la ministre française des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a interdit aux sportives sélectionnées en équipe de France de porter le voile aux Jeux, affirmant qu’elles doivent respecter la stricte séparation de la religion et de l’État dans le pays.
Sport & Rights Alliance (Alliance Sports et Droits), qui compte parmi ses partenaires Amnesty International et Human Rights Watch, a appelé, ce mardi 11 juin, à mettre fin à ce qu’elle qualifie « d’interdictions discriminatoires ». Lors d’une conférence de presse, l’Alliance a rendu publique une lettre envoyée le 24 mai au Comité international olympique.
Diaba Konaté, gardienne de l’Université de Californie à Irvine, a été présente. L’ancienne joueuse de l’équipe de France de basket-ball des moins de 18 ans a déploré de ne pouvoir représenter la France en raison de son voile. « Malgré mon désir et mes compétences, je ne suis pas autorisé à jouer pour la France à cause de politiques discriminatoires », a-t-elle regretté. « C’est très frustrant d’être exclu de la représentation de mon pays d’origine… Simplement à cause de mon identité religieuse. Je crois fermement que le sport doit être inclusif ».
La casquette, une solution ?
Pour faire face à cette interdiction, l’athlète française Sounkamba Sylla a trouvé une alternative. De retour sur la piste de Rome ce mardi 11 juin à l’occasion des séries du 4x400m féminin, la sprinteuse portait une casquette. Soutenue par la FFA, la Mayennaise a subi la pression du ministère des Sports, qui remettait en cause le voile que portait la spécialiste du 400 m sur ses cheveux. Après des échanges entre l’athlète et la Fédération, la solution de la casquette a été trouvée.
Pour rappel, l’année dernière, le plus haut tribunal administratif de France a confirmé l’interdiction faite aux footballeuses de porter le hijab, alors que la Fifa autorise le port du voile depuis 2014. La Fédération française de basket-ball a également interdit le port du foulard lors des compétitions, alors que la Fédération internationale de basket-ball FIBA l’autorise depuis 2017.
Article de Hibat Benhalima