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La résurgence de l’insécurité en Guinée : quelles solutions faut-il envisager ?(Par Dr Mouctar Diallo, Président du PSTG)

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Alors qu’on la croyait décapitée, l’hydre de l’insécurité refait surface cette fois-ci avec de tentacules diverses. Aux traditionnels coupeurs de route, voleurs de bétail et braquages à main armée, sont venus s’ajouter ces dernières années, des incendies criminels, des violes sur mineurs et, fait nouveau au pays, le phénomène de kidnapping. L’ensemble de ces modes d’action ont un impact psychologique néfaste pour les victimes en particulier et de façon générale pour la population.

A analyser de plus près, le pouvoir public, comme tout le monde par ailleurs, se contente de constater le phénomène pourtant grandissant sans en apporter de solutions véritables et durables. Or, on a l’habitude de dire « qu’aux grands maux, les grands remèdes ». Il convient donc d’apporter de réponses proportionnelles au problème car il se complique à mesure que le temps passe. A un problème d’un genre nouveau, une solution nouvelle, adaptée, efficace et durable. Autrement, le phénomène d’insécurité qui s’abat sur nos populations ira crescendo.

Toutefois, il n’y a pas de solutions miracles. Il s’agit tout simplement de mieux ajuster celles préexistantes et surtout les adapter à la nouvelle forme de banditisme en cours au pays. Ensuite et surtout joindre l’acte à la parole. Notre pays brille par son penchant excessif pour la dénonciation au détriment de l’action. Il faut donc sortir du cadre théorique pour appliquer des solutions idoines au problème.

Pour notre part, le PSTG envisage une batterie de mesures capable, de notre point de vue, de juguler le problème de façon pérenne. Il s’agit entre autre de:

1.Revoir le ratio police/population dont le rapport tourne malheureusement autour d’un policier pour 1000 habitants. Il faut donc considérablement revoir à la hausse le nombre de policiers et de gendarmes pour se rapprocher de la norme mondialement requise en la matière ;

2.Rapprocher davantage la police des populations en multipliant le nombre de commissariats de police et de la gendarmerie surtout à l’intérieur du pays. Rappelons que dans les postes de police à l’intérieur du pays le nombre d’agents varie de trois à cinq personnes. Comment, avec un tel effectif, pourront-ils lutter efficacement contre le banditisme ?

3.Restaurer la confiance entre les forces de défense et de sécurité avec la population dans son ensemble. Le climat de méfiance est tel qu’on ne peut pas espérer de nos jours une collaboration franche entre les deux entités pour combattre l’insécurité pourtant chronique ;

4.Investir dans les équipements de lutte contre la criminalité et le grand banditisme. Nos policiers, surtout ceux de l’intérieur du pays, ont un manque criard d’équipements pour lutter efficacement contre le banditisme. Il faut inverser la tendance avec plus d’investissements ;

5.Sensibiliser les populations en vue d’un changement de comportement. Les bandits sont dans des foyers, une bonne collaboration avec les populations peut permettre de démasquer les réseaux criminels ;

6.Impliquer la justice de manière pérenne pour mettre fin au laxisme à l’égard des malfrats. Dans la même dynamique, construire des prisons modernes capables de modeler et transformer mentalement et psychologiquement les détenus.

En somme, nous avons cru bon de partager ces quelques mesures pour permettre aux décideurs du moment de sortir du palliatif et aller dans des solutions capables de soigner le mal à la racine. Certes, le stade de zéro insécurité est un idéal impossible d’atteindre ; mais il faut tout de même travailler à en réduire la proportion au grand bénéfice de la paix et du développement.

Par Dr Mouctar Diallo

Président du PSTG

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