05 septembre 2021 – 05 septembre 2023, cela fait deux ans quasiment jour pour jour que le pays vit sous une transition dirigée par le CNRD. C’est le moment idéal pour nous d’abord en tant que citoyens et ensuite en tant que politique de porter un regard objectif sur ce qui est fait, ce qui est entrain d’être fait et sur ce qui reste à faire. Dans le présent exercice nous allons mettre le curseur sur un certain nombre de secteurs pour dresser un tableau panoramique de la gestion actuelle.
Sur les travaux publics
Force est de reconnaitre que dans ce secteur de nombreuses réalisations ont été faites et d’autres sont en cours d’être fait. Mieux, le délai d’exécution jadis trop long se raccourci peu à peu. Comme grandes réalisations nous pouvons citer le cas du point Kagamé dont les travaux étaient à l’arrêt à la prise du pouvoir le 05 septembre 2021. Il en est de même pour le pont du Km 36 récemment bouclé. Nous n’oublions pas les échangeurs de Bambeto en cours d’exécution ou encore les nombreuses voiries notamment ici à Conakry.
Sur l’économie
Il faut avouer que les chiffres macroéconomiques du pays se sont nettement améliorés sous la gestion du CNRD. En revanche, cette amélioration ne s’est nullement pas fait sentir dans le quotidien de nos compatriotes. En effet les conditions de vie du guinéen lambda se sont dégradées et se dégrade au jour le jour. Sur les marchés du pays les prix vont crescendo et aucune reforme économique ne semble être à mesure d’arrêter ou de freiner cette flambée. D’où l’impasse du moment.
Sur la justice
Dès sa prise de pouvoir, le président du CNRD a déclaré que la justice serait la boussole de la transition. Deux ans après l’on est en droit de juger du niveau de sincérité de cette déclaration. En effet il faut dire que dans le domaine de la justice beaucoup de choses ont été faites. C’est le cas notamment de l’ouverture du vieux dossier des massacres du 28 septembre 2009, la lutte contre la corruption et la dilapidation des deniers publics. Toutefois, il est regrettable de remarquer que la justice soit utilisée par les autorités de la transition comme un instrument de chantage contre certains acteurs sociopolitiques. Ceci est malheureusement une erreur du passer qu’on n’aurait pas dû reproduire.
Au plan politique
L’engouement et la concorde qui avaient prévalu à la prise du pouvoir par le CNRD se sont vite évanouit à mesure que l’on s’enfonçait dans la transition. Le faussé s’est agrandit entre les militaires et les politiques qui ne parviennent plus à accorder leurs violons. Le dialogue et le consensus auxquels on s’attendait ont vite fait place à l’unilatéralisme. D’où la crise qui a émaillé cette transition et qui se poursuit toujours.
Sur le chronogramme de la transition
Il faut d’emblée remarquer que la transition en cours manque de visibilité surtout dans le déroulé de son chronogramme. Le CNRD est l’alpha et l’oméga de toutes les décisions. Tout est fait de façon unilatérale par la junte sans concertation inclusive. Parlant du budget des dix points de ce chronogramme il faut dire que l’opinion le trouve exagérément exorbitant (plus de 6 000 milliards de francs guinéens). Ceci dénote du manque de volonté de la junte d’aller vite à un retour à l’ordre constitutionnel. La preuve en est que jusqu’à date presque rien n’est encore fait dans le cadre des préparatifs des futures élections. Il convient de corriger cet état de fait pour sauver cette belle transition.
Par Dr Mouctar Diallo,
Président du PSTG
