Home à la une Kissidougou : une femme d’une trentaine d’années se suicide dans un puits...

Kissidougou : une femme d’une trentaine d’années se suicide dans un puits au quartier Kérédou (les raisons)

0

Le corps sans vie d’une femme a été retrouvé dans un puits ce lundi matin à Kérédou, l’un des 24 quartiers que compte la commune urbaine de Kissidougou. La victime, Ndièye Yombouno, âgée d’une trentaine d’années, avait décidé de mettre un terme à ses jours en se jetant dans un puits non loin de son domicile, après avoir lutté longuement mais vainement contre une maladie qui la rongeait à petit feu. Alors démoralisée face à la douleur continue de sa maladie et le manque de moyen de sa sœur qui s’occupait d’elle, Ndièye Yombouno a choisi d’abréger sa souffrance par un suicide et ce, à la surprise générale de tous les voisins.

Surprise et inconsolable, Saran Yombouno, grande sœur de la défunte s’est efforcée de nous relater ses derniers moments avec sa sœur : « effectivement Ndièye Yombouno c’est ma sœur, cela fait maintenant deux mois qu’elle m’a rejoint ici en provenance de Niandou, sous-préfecture de Kôbikôrô dans Faranah où elle résidait. Elle était venue suivre ses traitements chez moi. Mais vers la fin elle était complètement découragée parce que sa maladie ne faisait que continuer et elle me disait qu’elle avait pitié de moi comme elle voyait que je n’avais pas assez de moyens. Mais moi je la rassurais chaque fois en lui disant d’être patiente, que moi je ne vais jamais me fatiguer de la supporter dans cette maladie. Maintenant ce dimanche soir elle m’avait dit qu’elle ne pouvait pas faire les selles ni pisser; alors je lui avais dit de m’attendre je vais partir chercher le médecin. À mon retour je ne l’avais plus trouvé à la maison et c’est ainsi que j’ai alerté les voisins et le chef de quartier. De recherche en recherche c’est ce lundi matin que les voisins ont constaté qu’il y avait un corps dans le puits et dès que j’ai vu son voile, j’avais commencé à pleurer. Je profite pour remercier l’ensemble des habitants du quartier pour leur mobilisation », a-t-elle expliqué.

En sa qualité de chef de quartier Kérédou, M.Camara Kémoko revient sur les étapes d’une journée très mouvementée : « alors c’est très tôt ce lundi matin que le chef du secteur 3 m’a tenu informé de la disparition d’une femme qui était venue du village pour suivre son traitement chez sa sœur. Ainsi je me suis rendu au commissariat avec sa sœur même pour faire la déclaration au commissaire central. Alors 30 minutes après notre retour du commissariat, j’ai reçu un appel de la même famille m’informant que le corps a été retrouvé dans un puits. Directement j’ai demandé de ne pas toucher au corps, juste le temps pour moi d’aller informer les autorités administrative, sanitaire et sécuritaire. C’est ce qui fut fait et au bout d’un temps l’ensemble des autorités s’est rendu sur les lieux; le corps a été repêché du puits et le médecin légiste a fait son travail. Donc le résultat de l’autopsie a révélé que la victime n’avait pas de sévices corporels mais que seulement elle a eu des blessures lors de sa chute dans le puits. Suite à cela, les autorités avaient mis le corps à la disposition de la famille pour son inhumation qui est d’ailleurs prévue à 16 heures. Je dirai que c’est le deuxième cas de suicide dans mon quartier, le premier cas était lié à la  démence. Je profite pour lancer un appel à mes citoyens de contrôler les mouvements des malades et de prendre en compte leurs déclarations pour éviter de telles situations à l’avenir », a déclaré M.Camara Kémoko.

Quant à docteur Doucouré Siaka, médecin de constat au district sanitaire de Kissidougou qui a réalisé l’autopsie sur le corps, il se réserve de parler de suicide: « l’analyse a révélé une rigidité cadavérique de 6 heures, un refroidissement général du corps avec mydriase bilatérale. J’ai trouvé également que le sphincter anal était complètement relâché mais il n’y avait aucune trace de sévices sur le corps. J’ai constaté des légions de charriage au niveau de l’omoplate gauche et au niveau de la région faciale gauche. Aussi le corps avait une protrusion linguale c’est-à-dire la langue est venue se placer entre les dents pendant le choc. Donc voyant tout cela moi je ne peux pas parler de suicide dans ce cas car rien ne prouve que la victime prétendait attenter à sa vie. Pour moi certainement elle s’était asphyxiée lorsqu’elle était venue au puits pour chercher de l’eau et surtout étant une femme venue du village on peut comprendre qu’elle n’est pas habituée à utiliser les puits d’une telle profondeur », a-t-il estimé.

À noter que la victime Ndièye Yombouno était mariée et elle laisse derrière un unique enfant. Elle a regagné sa dernière demeure dans l’après-midi de ce lundi à 16 heures au cimetière de Kérédou.

De Kissidougou, Ousmane Sylla

Pour Confidence224.com

Quitter la version mobile