Dès sa prise du pouvoir le 05 septembre 2021, le Comité National pour le Rassemblement et la Démocratie (CNRD) a fait de la moralisation de l’administration publique l’un de ses chantiers phares. Cela se matérialise notamment à travers le lancement du Fichier Unique de l’Administration et de Solde (FUGAS) qui est un long processus subdivisé en deux étapes majeures notamment le pré-enrôlement et l’enrôlement biométrique proprement dit.
Comme partout à l’intérieur du pays, à Kissidougou ces opérations de recensement sont gérées par le cabinet du préfet à travers la direction des ressources humaines en collaboration avec les responsables des différentes directions préfectorales.
Fruit de la politique de rajeunissement et de la féminisation de l’administration publique, Momory Kamano est le tout jeune responsable de la direction des ressources humaines de Kissidougou qui mène soigneusement ce processus de biométrisation si essentiel dans la maîtrise des effectifs de la fonction publique. Rencontré ce vendredi matin dans son bureau, monsieur Kamano a profité d’abord pour présenter son équipe avant de faire le bilan à mi-parcours de la gestion de ce recensement à Kissidougou :<<je commence par remercier le chef de l’État qui a eu le courage de faire du rajeunissement de la fonction publique une réalité en Guinée. Je travaille avec une équipe jeune et dynamique composée de trois personnes à savoir le chargé des ressources humaines qui est le chef de division, nous avons un chargé de la gestion administrative et un chargé des statistiques et de la planification. Quand le processus a commencé nous avons élargi la communication à tous les niveaux de sorte que même les fonctionnaires des zones les plus reculées étaient imprégnés de la situation. Donc les fonctionnaires nous ont entendu et ils ont répondu à notre appel, c’est pourquoi à la phase actuelle du processus je peux vous fournir les statistiques suivantes: sur un total de 1447 fonctionnaires payés à partir de Kissidougou, nous avons pu enrôler à date 1319 fonctionnaires dont 1158 validés c’est-à-dire cette catégorie de fonctionnaires ont les dossiers à jours et qui ont déjà reçu les récépissés donc ces derniers ont fini la première phase qui est le pré-enrôlement. Nous avons aussi 112 fonctionnaires dont la soumission des dossiers est non terminée pour le moment et d’ailleurs je profite de l’occasion pour rappeler à tous ceux qui sont dans cette situation de précipiter les pas pour venir achever leurs différents dossiers afin qu’ils soient en possession de leurs récépissés car c’est quand tu as ce dernier document que tu es considéré comme fonctionnaire. Alors la dernière catégorie ce sont les fonctionnaires dont les dossiers sont rejetés, on peut dire que ces derniers ont présenté des dossiers incomplets ou bien certains des documents ne sont pas authentiques, néanmoins je rappelle que rien n’est encore définitif>>, a-t-il expliqué avec précision.
Poursuivant sa communication, notre interlocuteur n’a pas manqué de magnifier l’importance d’une telle activité pour notre pays:<<avec ce processus je peux dire que la Guinée est en train d’émerger dans le concert des nations modernes par rapport à la digitalisation qui s’impose comme une nécessité à tous les États. Le FUGAS permettra à notre pays de maîtriser effectivement la situation des fonctionnaires, de savoir qui est en activité, qui est décédé ou bien savoir qui est en situation d’abandon pour lutter efficacement contre les salaires indûment payés qui représentent une perte énorme pour nous tous. ça pourra permettre à l’État de connaître les besoins réels de chaque secteur pour d’éventuels recrutements à la fonction publique. Nous allons pour la première fois avoir un fichier unique qui va prendre en compte l’ensemble de la police, de la douane, de la santé etc., car on s’enregistre une seule fois dans la machine avec un seul matricule et les mêmes renseignements>>, a précisé le patron de la direction des ressources humaines de Kissidougou.
À signaler toutefois que jusqu’à date les fonctionnaires de Kissidougou ne peuvent pas se procurer les cartes biométriques sur place malgré la bonne annonce faite par les autorités à ce sujet. Pour se faire, beaucoup de fonctionnaires se dirigent vers Kankan ou Guékédou pour obtenir ce document final et précieux.
De Kissidougou, Ousmane Sylla
Pour Confidence224.com