Comme chaque année, les ateliers de couture sont pris d’assaut à la veille de la fête de Ramadan. Dans la capitale de la Guinée forestière, bon nombre de couturiers travaillent nuit et jour pour satisfaire une clientèle devenue plus ou moins rare. A seulement quelques jours de la grande fête, la rédaction de Confidence224.com à travers son correspondant régional est allé à la rencontre de quelques tailleurs de la ville de N’Zérékoré.
A l’atelier de Diallo Mamadou Bôbô que nous avons visité en premier lieu, les clients se font rares cette année. La raison, à en croire ses dires, est due à la conjoncture actuelle. «Contrairement aux années antérieures, le travail ne bouge pas cette année. Il n’y a pas beaucoup de travail. Comme les gens le disent souvent, il n’y a pas de moyens, et donc j’espère bien que c’est la cause. Parce que c’est quand tu a quelques choses à manger que tu peux penser à t’habiller. Si tu n’a pas à manger, tu ne peux même pas penser à t’habiller», nous a-t-il confié avec un léger sourire.
La rareté de clients n’est pas la seule difficulté à laquelle maître Mamadou BôBô Diallo est confrontée cette année. Il y a aussi et surtout la question du prix. De nombreux clients, tirant le diable par la queue, discutent les tarifs et ce jusqu’à coincer le tailleur qu’il est. «Nous avons les bons modèles, mais quand les clients viennent, ils discutent beaucoup les prix. Même si tu dis un prix par exemple de 50 mille ou 60 mille, ils (les clients ndlr) discutent ce prix, ignorant la qualité du travail. Mais finalement on est obligé de les comprendre », raconte le couturier qui assure tout de même que tous ces clients seront en possession de leurs habits avant la fête de l’Aïd El Fitr. «Même s’il n’y a pas beaucoup de travail mais ce qui est là, on gère ça. Et on ne prend pas le travail n’importe comment. Chez moi ici, si quelqu’un vient et qu’il trouve que le temps me dépasse, je lui dis que je ne prends pas son tissu. Tous mes clients seront bien habillés le jour de la fête», a-t-il promis.
Ensuite nous nous sommes rendus chez un autre maître tailleur du nom de Aliou Barry. Ce dernier assure que les choses se passent bien à la veille de la fête de ramadan. «Les choses se passent bien ici. Les clients qui viennent on les accueille avec respecte. L’année passée on n’a eu un peu mais cette année on gagne un peu aussi même si ce n’est pas comme avant. Je ne veux pas que les clients pleurent derrière moi, donc je me limite dans le travail en fonction du délai. Avant la fête, certains clients viennent et je fais rapidement leur travail. D’autres attendent le début du carême pour envoyer leurs tissus. Dans tous les cas je ne tiens pas de fausse promesse», a fait savoir maître Aliou Barry.
A noter que certains clients interrogés hors micro se sont plaints de la conjoncture actuelle arguant qu’ils sont obligés de ne coudre qu’un seul complet pour la fête de Ramadan et ce contre leur gré.
De N’Zérékoré, Mohamed Balia Camara
pour Confidence224.com
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