De l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation, on s’attend jusque-là, à la fonction d’assurer et de développer le système éducatif sur l’ensemble du territoire national. Et cela à mon humble avis, ne devrait pas être une mission qui peut être amenée à souffrir de manque d’unitive et de programmes favorisant l’excellence.
Un gouvernement du changement devrait aujourd’hui se focaliser beaucoup plus sur trois grandes approches pour atteindre son objectif. C’est les “méthodes” et les “programmes révisés d’enseignement”, visant à faire acquérir à l’élève le plus de connaissance possible à travers les disciplines étudiées en classe. Ces deux premières approches permettent le plus souvent, l’aboutissement à l’approche “compétence” qui vise entre autres objectifs : faire émerger un nouveau type d’individus capables de déployer les compétences nécessaires au développement rapide du pays. L’importance de cette réforme éducative aimera à la forte mobilisation des acteurs de terrain, les enseignants autour d’un objectif commun, gage certain d’une meilleure revalorisation du système éducatif guinéen. L’actuel programme cause le plus souvent une mauvaise conception du système éducatif traditionnel. Il favorise plutôt sur son passage, une acculturation et une perte d’identité progressive, en faisant du système traditionnel, une orientation sans aucune dimension temporelle, ou une éducation au rabais, archaïque et dépassée. C’est la raison pour laquelle, si pendant longtemps, l’actuel contenu des programmes éducatifs guinéen a été beaucoup plus promoteur du système d’éducation occidental au détriment d’un système traditionnel qui pouvait être moins coûteux, moins contraignant et donc favorable et rapidement adaptable, les autorités éducatifs devront alors faire sienne de la préoccupation. Un gouvernement du changement devra faire de sa priorité la valorisation d’une coexistence renforcée et adaptée aux réalités du pays, des deux systèmes d’éducation. Cela permet un mixage duquel naîtra un système éducatif moderne prenant en compte, les externalités positives de chacun d’eux. Cette idéologie est loin de mettre en cause l’importance et surtout, les valeurs du système de l’éducation occidentale au sein de notre société. Les autorités gouvernementales devront être ambitieuses. Et ces ambitions devront permettre désormais à l’enseignement dans le pays de prôner une culture éducative nouvelle qui : – -Éveillera l’esprit de nos élèves par des activités propres à permettre l’émergence et l’épanouissement de ses potentialités intellectuelles d’observation, d’expérimentation et d’analyse, ainsi que de ses potentialités sensori-motrices et affectives ;
-Enracinera beaucoup plus les élèves dans la culture et les valeurs nationales ;
-Fera acquérir aux élèves, la maîtrise des éléments de base de la pensée logique et mathématique, ainsi que celle des instruments de l’expression et de la communication ;
-Valorisera le travail manuel et d’inanition des élèves aux techniques élémentaires impliquées dans les activités de production ;
-Veillera aux intérêts et activités artistiques culturelles et sportives pour le plein épanouissement de la personnalité des élèves ;
-Contribuera avec les parents à assurer l’éducation sociale morale et civique des élèves.
Ce programme révisé devra permettre de dispenser à chaque élève une formation scientifique générale, tout en offrant un point d’appui pour ceux qui souhaitent poursuivre des études scientifiques. Il ne doit pas seulement viser à construire un savoir beaucoup plus encyclopédique, mais devra chercher plutôt à atteindre trois objectifs perçants. Ça sera de :
-contribuer à faire de chaque élève, conscient de ce qu’il est, de ce qu’est le monde actuel que nous vivons et de ce qu’est sa relation avec les autres ;
-contribuer à faire de chacun d’eux, un citoyen ou une citoyenne responsable qui connaît les conséquences de ses actions sur l’évolution du pays et dispose des outils nécessaires pour les contrôler ;
-contribuer au développement en eux d’un esprit rationnel, autonome et éclairé, capable d’exercer une analyse critique face aux fausses informations et aux rumeurs.
La Guinée est un pays de rumeurs. La sensibilité de ses élèves face à ses fausses informations est laissée de commentaires. C’est une attitude déroutant de l’objectif gouvernementale de l’approche éducative d’excellence. C’est pourquoi ce troisième objectif perçant ne devra pas être laissé de travers. Il est d’une importance capitale pour une volonté de changer.
Les situations précaires que vivent les encadreurs et enseignants du système éducatif guinéen, devront être également à l’ordre du jour. C’est un dossier sensible qui manque d’attention. « Qui dit un bon élève, dit d’abord un bon encadreur et enseignant». Plusieurs de leurs revendications devront être prises en compte. Car elles sont logiques et motivants.
Nombreux sont aujourd’hui en Guinée, les maîtres contractuels qui à travers leurs différents efforts consentis pour la nation ne sont pas encouragés. Ils devront être normalement soumis à des tests pour décanter les meilleurs parmi eux afin de mettre au service du système éducatif guinéen, un nouveau groupe de jeunes enseignants titularisés et qualifiés pour mieux booster les compétences et renforcer leur rang. Ce travail de fond permettra de faire en sorte que d’ici 2030, tous les enfants en difficulté puissent accéder à un enseignement primaire obligatoire (y accédé de façon gratuite et qualitative).
L’augmentation des salaires des enseignants et la revalorisation sur les pensions des retraités, devront être faites de façon progressive en fonction de la disponibilité financière du gouvernement. Une commission devra travailler sur la faisabilité pour que le seuil modeste
visé puisse être atteint. Pour cela il faudra qu’il soit favorisé la possibilité d’échanger de façon fréquente, entre les autorités et les enseignants et encadreurs à travers leurs représentations syndicales (qui se doivent d’être objectives et unies autour de l’objectif visé). «Ne pas envisager cette initiative peut démontrer un recule des autorités éducatives». La vétusté des infrastructures écolières et outils didactiques, le manque crucial de centres de recherche et d’apprentissage informatique devra être corrigé pour permettre à l’écolier guinéen d’apprécier son confort d’apprentissage. Cela aussi est une forme de motivation dans l’orientation du pays vers l’excellence.
Les services d’inspection devront être plus forts et plus sévères que jamais. Leur mission devra être permanente pour favoriser la volonté gouvernementale pour le changement.
Mohamed Lamine Camara (MOLAC)