Home à la une L’an 64 de notre indépendance: l’heure est-elle à la danse ?

L’an 64 de notre indépendance: l’heure est-elle à la danse ?

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Ce dimanche 02 octobre 2022 est la date commémorative de notre accession à la souveraineté nationale. Excédés par le poids infernal de l’exploitation coloniale, conscients des défis auxquels ils étaient confrontés (défis de liberté, de justice, de développement…), les guinéens, sous la houlette d’Ahmed Sékou Touré et compagnie, se sont levés comme un seul homme pour proclamer à la face du monde leur indépendance vis-à-vis de l’ancienne métropole, la France. Par cet acte, le pays s’est illustré d’être la première nation francophone d’Afrique noire à se détacher de l’hexagone après soixante longues années de colonisation. Ce fut un moment de gloire, de dignité et surtout de fierté tant au plan national qu’à l’échelle continentale et même mondiale.

Soixante-quatre ans après, les guinéens se souviennent de cet acte historique qu’ils célèbrent chaque année afin de transmettre à la progéniture la portée réelle de cette décision encore une fois historique. A l’occasion, des activités mémorielles sont organisées notamment par la jeunesse pour rendre hommage aux « pères de l’indépendance nationale ». Ne sont pas en reste les activités culturelles. D’ailleurs pour le cas spécifique des deux (2) dernières commémorations, il faut noter la prédominance de l’aspect festif de la chose. Des entités (ONG, associations et autres organisations), de leurs propres initiatives, tiennent des activités à leurs façons pour célébrer cette date. Cela n’est certes pas mauvais en soi, mais à ce niveau il faut déplorer le volet si non anarchique,  quelque peu confus de la chose. Cela s’explique en partie par l’absence d’initiatives à la fois grandioses et surtout cohérentes au plan étatique. Plus de festivités grandeur nature, plus de défilés à la à la dimension de l’évènement. Or, la nature a horreur du vide. En lieu et place de l’Etat des organismes privés se sont emparés de l’évènement et cela n’est pas sans conséquence au plan mémoriel.

Globalement, la célébration de la date anniversaire de notre indépendance nationale tend à devenir seulement une activité de réjouissance, de simple fête couronnée de danse dans les rues de la capitale et certaines villes de province. En d’autres termes, l’évènement a tendance à se réduire à la simple dimension de port de tee-shirt Rouge, Jaune et Vert, pour investir encore une fois les rues. Or, le symbolisme de cette date réside aussi et surtout dans le domaine mémoriel, c’est-à-dire rappeler à la nouvelle génération les acteurs, le contexte et les raisons qui ont prévalu à la proclamation de cette indépendance à cette époque précise de l’histoire. Mieux, ça aurait dû être une occasion d’interroger notre histoire en passant en revue les soixante-quatre années d’indépendance pour dire en toute objectivité ce qui a marché et ce qui n’a pas marché. Ensuite se pencher sur comment faire en sorte que la Guinée qu’on lèguera aux futures générations soit un pays de paix, de justice et de prospérité. Tels devraient être les aspects sur lesquels il fallait plutôt mettre un accent particulier. Comme en 1958, la Guinée de 2022 est confrontée à d’énormes défis qui méritent d’être connus et abordés de façon énergique.

La rédaction de Confidence224.com

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