Dans le grand oral de ce jeudi 25 aout 2022 de nos confrères de Fim fm, l’ancien Ministre des Droits de l’Homme s’est prononcé sur la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières (CRIEF) mise en place par les autorités de la transition. Tout d’abord Kalifa Gassama Diaby s’est dit favorable à l’idée qui soutien la mise en place de cette juridiction : « je crois que le principe qui sous-tend la création de la CREF est à saluer. Le principe de reddition de compte est un principe démocratique. Et je crois d’ailleurs que l’ensemble des guinéens ont salué la mise en place de cette institution. C’est une juridiction nécessaire et qui doit être soutenue », estime-t-il.
En revanche, l’ex ministre ne fait pas mystère de son désaccord quant à la méthode utilisée par la CRIEF, du moins dans certaines affaires. Selon lui, en matière de justice, la règle voudrait, avant de priver un citoyen de sa liberté, qu’on s’assure d’avoir réuni les preuves nécessaires. « Le problème c’est que, à observer de près, on sent que dans la méthode il y a du hic. En matière de justice vous ne mettez pas les gens en prison avant d’en avoir les preuves. On prend les gens, on les arrête, on les enferme et on va chercher les preuves, ce n’est pas une justice ça », a déploré Gassama Diaby dans la célèbre émission ‘’Mirador’’. Avant de renchérir : « le plus grand piège pour les gens de bien est de ressembler au mal qu’ils disent combattre. On ne peut pas arrêter les gens et les enfermer sans preuves. D’ailleurs ici on a l’impression que la justice n’est là que pour enfermer. La prison est devenue la règle alors que c’est l’exception. La liberté elle est sacrée et il faut que dans ce pays on accepte cela. Il faut qu’on accepte que c’est ça l’Etat de droit. Et que quand on dit Etat de droit cela s’impose d’abord à l’Etat, pas au citoyen. La théorie de l’Etat de droit s’impose à la puissance publique ».
Par ailleurs, parlant toujours de la gâchette facile de la CRIEF en matière de mise sous mandat de dépôt et surtout de ce que certains qualifient ‘’d’aversion vis-à-vis des demandes de mise en liberté’’ y compris pour des soins médicaux appropriés, il faut rappeler avec tristesse que l’ex ministre, Lounseny Camara vient de succomber de sa maladie alors qu’il était en prison. Pendant que sa pathologie devenait de plus en plus aigue, ses avocats ont, à maintes reprises, adressé des demandes de mise en liberté provisoire pour des raisons de santé. Mais hélas, ces demandes sont restés lettre morte et, de la prison, Lounceny Camara sortira les pieds devant.
Mohamed Lamine Sylla
Pour Confidence224.com