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Comment améliorer la gouvernance sous l’égide des autorités de la transition ? (Par Mohamed Lamine Camara, Empereur MOLAC)

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Je trouve la nécessité de repenser le rôle et la mission de chaque acteur qui peut influencer le processus de transition. Et cela m’a donné l’occasion de réfléchir d’abord sur le comment, est-il nécessaire de proposer des dispositions à mettre en place pour relever les défis de l’orientation et de l’allure de la transition en Guinée.

De la mission du CNRD

Je trouve que l’acceptation d’un DIALOGUE sincère avec les forces vives de la nation est incontournable. L’objectif de ce dialogue global permettra aux acteurs concernés de se pencher sur le renforcement de la gouvernance transitionnelle et de proposer des solutions permettant de programmer son orientation. Ceci dit, que le CNRD devrait avoir pour missions principales de résoudre la complexité des problèmes qui, actuellement, freinent surtout l’allure de la gouvernance transitionnelle aux niveaux national et sous-régional. Une évaluation des réponses à ces problèmes permettra d’explorer des voies et moyens pour renforcer le lien entre sa gouvernance et l’orientation d’une organisation d’élections libres et transparentes acceptées de tous. Ensuite de renforcer sa réflexion sur les voies et moyens, ainsi que les mécanismes qui peuvent permettre aux pays de progresser vers son objectif principal concourant à l’organisation des élections réussies et apaisées en Guinée. Cela lui permettra, d’élaborer un programme de mesures à l’intention des divers acteurs de la transition et d’identifier les domaines qui demandent des connaissances approfondies sur les dynamiques en cours. Tout cela sera possible si et seulement si, le CNRD développe la compréhension qui enseigne que la transition n’est pas un mandat, au point de se conférer autres missions que la refondation de l’Etat et l’organisation d’élections libres et transparentes dans un délai raisonnable. Toute forme de pensée à éviter à la Guinée une autre transition pour essayer de tout résoudre en rallongeant ce délai, serait une façon de vouloir s’éterniser, qui amènera forcément à des malentendus nuisibles à la population mais beaucoup plus au CNRD. Dans ce cas le CNRD ne pourra jamais empêcher à la Guinée une prochaine transition. Mais le peuple, le futur président et son équipe.

Ceci dit, Qu’est-ce que j’attends de la CEDEAO 

Qu’on l’admette ou pas, beaucoup de problèmes du pays tirent leurs sources de la faiblesse des institutions inadaptées. Il apparaît crucial d’adopter des constitutions qui intègrent les principes universels du constitutionnalisme, de la bonne gouvernance et du respect de l’état de droit. L’accent doit donc être mis sur la nécessité d’assurer l’indépendance de la justice d’abord pour garantir le respect de l’état de droit. Ainsi, la nécessité de mettre en place des Organes de Gestion des Elections indépendants et financièrement autonomes pour promouvoir la tenue d’élections libres et démocratiques nous interpellera tout de suite. Comme cela, si nous préconisons de favoriser les processus de décentralisation financière, politique et administrative afin de favoriser la participation citoyenne à la gouvernance dans le pays nous réussirons Notre transition amorcée. La CEDEAO pour cela, devra pouvoir non seulement faire pression sur la Guinée pour l’amener à ratifier et adopter les nombreux instruments existants relatifs à la bonne gouvernance transitionnelle, le constitutionnalisme et le respect de l’état de droit, mais qu’elle pourrait également faire le suivi des progrès.

De ce que j’attends des forces vives de la nation

Nous devons l’admettre aujourd’hui qu’un changement des mentalités capables d’accepter l’évidence qui se présente à nous est d’une impérieuse nécessité. L’un des moyens efficace pour y parvenir sera forcément, des programmes d’éducation civique que chaque force vive de la nation embrassera dans son comportement au quotidien. L’insécurité politique dans le pays est largement due aux manipulations qu’ils font usage dans leurs discours, faits et gestes. C’est vrai qu’aujourd’hui, d’un avis partagé de tous, il est nécessaire de restructurer notre armée afin qu’elle puisse intégrer toutes les composantes ethniques du pays et que, leur fidélité ne soit pas vouée à un individu, mais à la nation.  Mais il est aussi important de rappeler, que si la liberté d’expression est, de toute évidence, d’une importance capitale, il conviendrait toutefois de reconnaître que, les  droits humains sont tous étroitement liés et que la violation de l’un d’eux mène inévitablement, à la violation de tous les autres. Les forces vives de la nation doivent revoir leurs discours, faits et gestes. Le respect de tous les droits humains étant essentiel à une transition apaisée. Évitons donc de toujours préoccuper les gouvernements par des sujets déroutants de la mission assignée.

De ce que j’attends des médias

En raison du rôle à jouer par les médias dans la transition, il est nécessaire que ceux-ci soient accessibles à tous et réglementés de manière à ne pas être contrôlés ou manipulés par le gouvernement ou par les formations politiques de l’opposition. C’est à ce niveau que j’interpelle le ministère en charge de l’information et de la Communication ainsi que les autres structures concernées. Il est important de retenir que dans les contextes de transitions comme la nôtre, le domaine des médias constitue l’un des chantiers conditionnant en large partie, le passage d’un système politique à un autre. Et ce, au même titre que l’adoption d’une nouvelle Constitution, la mise en place d’une justice transitionnelle, la tenue d’élections, ou encore la recomposition des élites politiques. C’est pourquoi, il est attendu des médias, qu’ils instaurent de nouveaux dispositifs de surveillance et de contrôle du gouvernement de la transition; contribuent de sorte à responsabiliser les élites ; contribuent à la tenue de débats pluralistes concernant les affaires publiques, ce qui doit permettre d’instaurer un nouveau mode de confrontation entre opinions antagonistes dans l’espace public ; qu’ils ne se nourrissent pas des écarts ethniques constatés ça et là. Il est aussi attendu des médias qu’ils soient acteurs de paix entre les politiques ; qu’ils diffusent et valorisent une culture civique en harmonie avec les principes démocratiques et électoraux ; bannissent tout propos ethnocentrique dans leurs débats comme ils le font déjà.

Quant à la jeunesse: Pour mieux jouer leur rôle dans la transition amorcée, ils devraient dans l’idéal, se focaliser sur des questions stratégiques à moyen et long terme.

C’est à ce niveau que j’interpelle beaucoup plus le FNDC. Primo, pour être efficaces, ils (les jeunes) doivent commencer dès que possible à élaborer des stratégies relatives à leur responsabilité dans l’arène politique et dans les cycles électoraux. Ils ne doivent pas attendre les échéances électorales pour impliquer les communautés dans ce combat. Secundo, l’engagement qu’ils prendront dans cette lutte demandera beaucoup d’énergie et d’enthousiasme de leur part. La lutte doit commencer au niveau le plus élevé et doit s’enraciner dans la compréhension du fait que les gouvernements tirent leur pouvoir de la société. Ils doivent donc conserver des espaces ouverts destinés à la société civile pour gagner cette bataille. Tertio, ils doivent passer plus de temps à établir des valeurs déontologiques correctes entre les gens. Il arrive souvent qu’il soit accordé trop d’attention aux structures et pas assez aux valeurs des individus. Quarto, ils doivent passer plus de temps à encourager une éthique positive et à veiller à ce qu’ils maintiennent des valeurs positives. Et en fin quinto, les jeunes politicien(ne)s, doivent choisir ce qu’ils veulent faire et définir ce que doit être leur comportement. Il ne sera pas facile pour eux de devenir comme ceux qui sont au pouvoir depuis longtemps. Mais en créant des réseaux pour se soutenir mutuellement, au-delà des divisions partisanes, ils finiront par y arriver sans coloration ethnique. La presse et la jeunesse sont chacun un couteau à double tranchant.

Par votre serviteur Empereur MOLAC

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