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Dialogue politique ou la bouée de sauvetage d’une transition en bégaiement (Par Mohamed Lamine Sylla)

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C’est désormais chose faite ! Les acteurs dont la voix compte sur l’échiquier sociopolitique guinéen sont en fin de la partie. Le FNDC, le Groupe des 58 et d’autres, non des moindres, ont rejoint le fameux Cadre de Dialogue. Avec cette évolution de la situation, la Guinée et sa transition sortiront sans doute gagnantes. Jamais le bras de fer n’a résolu avec efficacité une crise telle que celle qui germait dans notre pays. A propos, un acteur très respecté de la scène publique guinéenne n’avait pas tort lorsque, s’adressant au CNRD, il avait dit, citation : « il est plus facile de dialoguer que de réprimer. Surpassez vos égos et tendez la main aux acteurs majeurs du pays pour un dialogue plus sincère ». C’est ce qui vient d’être fait cette fois-ci sous la houlette du chef du gouvernement.

Cet appel est tombé, disons-le avec assurance, dans de bonnes oreilles ; car la preuve vient d’être donnée par le Premier Ministre, Mohamed Beavogui. Sa main tendue à la partie représentative de la classe politique et la société civile est un signe de grandeur de sa part et un ouf de soulagement pour tout le pays. Par ailleurs, en répondant à cette main tendue, les acteurs sociopolitiques concernés ont fait preuve de responsabilité et de patriotisme. Il fallait ça pour que notre pays respire bien mieux. Il fallait cette retrouvaille pour que le navire de la transition, qui n’arrêtait de tanguer, amorce son redressement. L’exclusion et le règlement de compte sont loin d’être la solution pour ce pays. D’aucuns l’ont essayé par le passé et ont échoué devant tous ici. Il faillait politiquement être immature pour reconduire ces mêmes données. Les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets, avons coutumes de dire.

Notre pays vient de loin ! Nous savons tous la nuisance qui a toujours été celle d’une certaine catégorie d’individus pour notre nation. Ces flibustiers ont toujours arboré leurs costumes de thuriféraires à la solde des régimes successifs. Ils cherchent le gagne-pain malheureusement au détriment de la stabilité et du développement de ce pays. Ces nageurs en eau trouble s’étaient encore plongé dans cette transition dans le seul et unique but de se remplir les poches à travers des miettes qu’on les distribue. Ils avaient pris d’assaut le CNRD et son gouvernement. Camarade Sékou Koundouno les a dépeint sous l’appellation de ‘’la partie toxique du CNRD’’. D’aucuns parlent, à juste raison, de businessmen de la crise. Ils sont encore là, ne l’oublions pas. Ces félons de notre société n’ont pas intérêt à ce que le dialogue qui vient d’être amorcé aboutisse. Malheureusement ils feront flèche de tous bois pour torpiller le processus.

Parlant du dialogue proprement dit qui vient d’être amorcé, il reste à savoir si la bonne fois qui a sous-tendue l’ouverture du cadre suivra jusqu’à la fin des travaux. Aucune duperie ne doit caractériser ces rencontres. L’enjeu est tellement de taille que les uns et les autres devraient prendre toute la mesure de la situation pour donner suite aux sujets qui seront abordées. Des questions liées notamment à la durée et au chronogramme de la transition, l’organe de gestion des élections, la révision du fichier électoral, le procès des crimes de sang dans la lutte contre le troisième mandat, seront mises sur la table et connaitront un traitement objectif de la part des participants. En tout cas l’opinion l’espère de tous ses vœux afin que le voile qui assombrit cette transition soit levé.

Par Mohamed Lamine Sylla,

Journaliste et analyste politique

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