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Reddition de compte devant la CRIEF : c’est une démarche historique qui doit dorénavant s’incruster dans nos traditions républicaines (Analyse)

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Il s’agit sans doute d’un autre virage que la transition déclenchée par l’ancien légionnaire français est en train de prendre avec la convocation à tour de rôle des dignitaires du régime déchu le 5 septembre passé. Dr Ibrahima Kassory Fofana, Mohamed Oyé Guilavogui, Diakaria Koulibali, Mohamed Diané, Bourema Condé, Albert Damantang Camara et tant d’autres, passent des jours sombres pour justifier leur gestion du denier public sous Alpha Condé. Selon les informations de nombreux autres cadres de l’ancien régime sont attendus devant la Direction Centrale des Investigations Judiciaires de la Gendarmerie Nationale. Dans l’opinion publique nombreux sont ceux et celles qui voient d’un bon œil cette opération de reddition de compte d’autant plus que le pays, de l’avis de tous les experts, sort d’une gestion économique catastrophique durant la décennie écoulée. Des scandales de détournement de fonds publics ne manquaient pas à l’actualité et ce, dans une impunité totale. Partout à Conakry des biens immobiliers, au compte des petits fonctionnaires, ont poussé comme des champions. Des actions extravagantes dans les entreprises privées, notamment minières étaient devenues le business favori des hauts perchés de l’administration guinéenne. L’ethno-stratégie, le népotisme, le clientélisme sur fond de corruptions exacerbées avaient atteint le paroxysme. Voilà en gros le tableau ubuesque qui caractérisait la Guinée sous le magistère d’Alpha Condé avec pour corolaires de cherté de la vie, de chômage endémique, de misère inhumaine et surtout de crimes de sangs couverts par une justice qui respirait au rythme cardiaque du locataire de Sèkhoutouréyah. A dire vrai ce fut affreux pour le Guinéen à tout point de vue. Qu’une transition veille donc jeter un regard sur une gouvernance aussi calamiteuse, quoi de plus normale. Ce qui d’ailleurs aurait à la fois étonné et blessé le guinéen au plus profond de son âme c’est quand le CNRD faisait fi de toute cette ignominie pour vaquer à autre chose. C’est donc de l’ordre normal des choses que la CRIEF mette à nu cette gestion et surtout en condamne sans état d’âme les éventuels kleptomanes. Ça y va de la justice, ça y va de l’intérêt de notre administration et donc de notre Etat. Il s’agit d’une démarche historique dans notre pays et celle-ci doit s’incruster dans nos traditions républicaines. Nous devons dorénavant nous accommoder à questionner rigoureusement nos gestions après chaque gouvernance. Le bien public est et doit rester sacré à tout point de vue. En revanche, l’opinion reste vigilante et met la transition en garde contre une quelconque mise en scène pour, comme cela peut en avoir l’air, jeter de la poudre aux yeux de nos pauvres populations. En aucun cas ces convocations ne doivent relever du cinéma. Il faut pousser l’enquête jusqu’au bout et dire au finish au guinéens qui a fait quoi pour nous amener où nous sommes. Les cadres en charge de ces enquêtes doivent par ailleurs respecter au pied de la lettre les droits des prévenus pour donner à leur démarche toute la crédibilité réacquise. En aucun cas ça ne doit être une opération dans laquelle l’on façonne l’image d’un individu. Autrement dit, jamais de par leurs manières de faire il ne faut permettre à un prédateur de sortir politiquement grandit dans cette histoire. Pour une fois en Guinée il faut que le bourreau cesse de prendre la place de la victime et vice-versa.

Par la rédaction de Confidence224.com

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