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Affaire Balla Samoura : « il était temps de sonner la fin de la recréation pour celui qui se croyait sorti de la cuisse de Jupiter » (Par Mohamed Lamine Sylla)

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Il était venu le moment de sonner le glas de l’abus d’autorité. Oui, il était temps de dire stop à cette hydre d’injustice et de barbarie. Le monstre, le grand monstre devenait de plus en plus incontrôlé et incontrôlable. Il était temps et grand temps de désamorcer sa cadence tant les victimes n’arrêtaient de se faire compter dans son sillage. Son modus operendi qui, par ailleurs relève d’une autre ère, avait inquiété plus d’un dans la cité. Avec une arrogance doublée de roublardise il vous passe un coup de fil à une heure peu recommandée de la nuit vous demandant de lui trouver au bureau pour une consultation. De bonne fois et en républicain vous vous y rendez et, à votre grand désarroi, vous vous voyez intimer l’ordre de ne point quitter où vous êtes. Sans foi ni loi, il vous séquestre. Au mieux, il exige de vous d’apposer votre signature sur un torchon qu’il vous tend en contrepartie de votre libération. Juste de l’intimidation dans le but de vous faire arracher de force un aveu pour un but que nous vous expliciterons plus tard. Ses agissements sont dignes d’un certains Heinrich Himmeler, le tristement célèbre Commandant de la SS. Parmi ses nombreuses victimes ont peut identifier Sadou Nimaga, le très sage Ibrahima Kalil Kaba ou encore le très respectable et respecté Ahmed Kanté, ancien Ministre des Mines. Que de personnalités dignes de foi et d’intégrité.

Monsieur le Haut Commandant, qui vous a soufflé à l’oreille que sur des paisibles guinéens vous avez le droit de vie et de mort ? De quelle mouche vous vous étiez fait piquer pour ainsi fouler au pied les règles les plus élémentaires de droit et de procédure judiciaire ? A dire vrai, il était temps de sonner la fin de la recréation pour cet homme qui tendait à se croire sorti de la cuisse de Jupiter. L’on n’est pas Haut Commandant pour être le centre de l’univers. L’état de droit auquel nous aspirons ne rime pas avec la force brutale et barbare. La loi et les décisions de justice doivent s’imposer à tous, fut-il un Haut Commandant de la Gendarmerie Nationale. Si la grande boussole de notre transition est désorientée aujourd’hui c’est en partie à cause de ce colosse dont le physique contraste avec l’étendu de sa matière grise. Franchement notre pays mérite mieux. La Gendarmerie Nationale regorge de cadres pétries de talent et d’intelligence. Au-delà de la suspension il mérite un limogeage purement et simplement. Quand on est à ce niveau de responsabilité l’on se doit de ne pas rouler pour des billets de banques comme il était à ses habitudes. L’on se doit à la tête d’une institution aussi noble de ne point faire obstruction à l’application des décisions de justice. L’on se doit d’être scrupuleusement respectueux de la procédure judiciaire.

Par Mohamed Lamine Sylla

Journaliste et analyste politique

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