20 septembre 2024
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Session inaugurale du CNT : Dr Dansa Kourouma tient un réquisitoire cinglant à l’endroit du régime d’Alpha Condé

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Installation ce samedi 5 février 2022 du Conseil National de la Transition (CNT). L’évènement tant attendu a notamment réuni de nombreuses personnalités du monde politique, diplomatique et religieux de haut rang. A l’occasion, le très controversé Président du CNT a, dans son allocution, tancé de manière sévère la gouvernance du pays durant les onze (11) dernières années. Selon Dr Dansa Kourouma la gestion précédente qui, au départ, avait suscité assez d’espoir chez les guinéens s’est révélée chaotique à bien des égards : « l’entrée en fonction de ce Conseil National de la Transition se fait à un moment ou les guinéens se regardent et s’interrogent sur l’avenir du pays vers lequel ils se projettent. Car les guinéens veulent croire, ils veulent espérer, ils veulent rêver malgré les vicissitudes de l’histoire récente de notre nation qui les poussent au scepticisme et au doute. En effet ils ont pris l’habitude de trébucher douloureusement sur des obstacles dressés inutilement sur leur chemin par ceux qui avaient été investi de la charge de les conduire vers le bonheur », a-t-il déclaré sur un ton d’une fermeté remarquable. Pour le Président du CNT la transition actuelle est intervenue au moment où l’autocratie répressive avait atteint son summum dans le pays. Il l’exprime en ces termes : « ces dernières années le peuple éreinté, lassé de manifester sans succès, excédé face à un exercice révoltant de la puissance publique, s’était fléchi à observer, soufrant en silence face à une autocratie rampante qui étouffait dans ses tentacules tout espoir du bien-être. Le respect des libertés individuelles et publiques manquait à tous les niveaux de la vie nationale. La déliquescence de l’Etat obstruait toute progression vers l’éradication de la pauvreté, de l’indigence dans la perspective d’un développement durable. Les espoirs suscités par les élections pluralistes se sont vite estompés cédant imparablement sous les assauts répétés d’un système incapable de prendre ses responsabilités, sourd aux cries de détresse d’un peuple pourtant vaillant qui lui a en toute confiance délégué le privilège de diriger son destin, se gaussant de l’atermoiement du citoyen », dit-il. Poursuivant, Dr Dansa Kourouma s’est également penché sur le bilan économique du pouvoir défunt. L’ex activiste de la société civile estime que le régime déchu le 5 septembre 2021 a été caractérisé par la corruption rampante avec pour corolaires de pauvreté et de misère de tous genres. « Sur le plan économique, l’annonce ou l’espérance d’une croissance économique ne s’est pas toujours accompagné d’une transparence et équitable répartition du revenu ou du patrimoine national. Notre économie, agonisant sous la corruption et les mauvais choix politiques ne parvient pas à créer la richesse et la prospérité qui en découle. Cette posture morale n’a jamais été une préoccupation du régime. L’exploitation des fabuleuses richesses minières n’a jamais profités au guinéen. Les revenus tirés des ressources naturelles et humaines n’ont point servi de tremplin au développement. Pas d’eau potable dans un pays où la distance moyenne entre deux fleuves, deux rivières ou entre deux ruisseaux est presque insignifiante. Aussi l’électricité reste encore précaire dans le pays dit château d’eau de l’Afrique de l’Ouest. Pas d’infrastructure routière compétitive. Disposant de plaines fertiles et de bas-fond innombrable avec une main d’œuvre considérable,  les populations guinéennes n’en ont tiré aucun bénéfice à cause d’une politique agricole des plus aléatoires et infécondes. Dans ce pays aux ressources naturelles inestimables, l’observateur peinerait à comprendre la persistance de la disette qui sévi partout, particulièrement en période de soudure. D’autre part l’exploitation minière n’a eu aucun impact sur la vie du ménage guinéen », soutient le désormais Président de l’organe législatif de la transition. Est-ce un discours évocateur de la ligne de conduite qui sera celle de Dansa Kourouma à la tête du CNT, ou est-ce un geste visant à contenter la branche de la classe politique et même de l’opinion ayant émis des réserves suite à sa nomination à la tête de cet organe essentiel de la transition. Il serait souhaitable de laisser à la suite de l’histoire le soin de nous édifier sur cette question de fond.

Mohamed lamine sylla

Pour Confidence224.com

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