La décision de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) de suspendre ses opérations en Guinée a provoqué un choc profond dans le secteur de la santé publique. Depuis plusieurs décennies, l’USAID jouait un rôle stratégique dans l’appui aux programmes sanitaires, notamment ceux dédiés à la santé maternelle, infantile, et à la lutte contre les maladies transmissibles. Son retrait, officialisé au début de l’année 2025, suscite de vives inquiétudes quant à l’avenir de ces initiatives vitales.
Des programmes essentiels brutalement interrompus
Jusqu’à son retrait, l’USAID finançait des projets structurants comme “Notre Santé”, lancé en 2023. Ce programme visait à renforcer l’accès aux soins de santé primaires dans les régions de Conakry, Kindia, Labé et Boké, à travers le renforcement des capacités des centres de santé, la mise en place de cliniques mobiles, et l’appui aux campagnes de sensibilisation communautaire.
L’arrêt de ces financements a entraîné la suspension brutale de plusieurs de ces activités. Dans les zones rurales, où les infrastructures médicales sont souvent limitées, la disparition des cliniques mobiles a laissé des milliers de citoyens sans assistance médicale régulière. Les femmes enceintes, les enfants en bas âge et les malades chroniques sont les premières victimes de cette rupture de service.
Un impact direct sur la lutte contre le VIH/SIDA
L’USAID contribuait également de manière décisive à la lutte contre le VIH/SIDA en Guinée, notamment à travers l’approvisionnement en antirétroviraux et le soutien aux centres de dépistage. De nombreux experts en santé publique, alertent sur le risque de rupture des stocks de médicaments dans les mois à venir, ce qui pourrait compromettre la continuité des traitements et accroître les taux de transmission.
De son côté l’ONUSIDA tire la sonnette d’alarme en exprimant ses préoccupations face à une situation qui pourrait inverser des années de progrès. Selon l’agence onusienne, le gel des financements américains pourrait entraîner une recrudescence des nouvelles infections et aggraver la mortalité liée au VIH en Afrique de l’Ouest.
Une crise aux répercussions économiques
Au-delà de la santé, la fermeture des bureaux de l’USAID a généré des pertes d’emplois massives. De nombreux Guinéens, directement ou indirectement employés par les projets financés par l’agence, se retrouvent au chômage. Les ONG locales, souvent partenaires de mise en œuvre des programmes de santé et de développement, font également face à une asphyxie financière, compromettant la poursuite de leurs activités sur le terrain.
L’heure de la résilience et des alternatives
Face à cette situation, le gouvernement guinéen est appelé à réagir. En effet ce retrait de l’USAID, s’il constitue une épreuve, offre aussi une occasion de repenser les fondements du système de santé guinéen. La nécessité de construire un modèle plus autonome, durable et centré sur les besoins des populations devient plus pressante que jamais. D’où la nécessité d’agir !
La rédaction de Confidence224.com
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