Depuis plusieurs mois, la capitale guinéenne fait face à une recrudescence de l’insécurité qui inquiète les habitants et interpelle les autorités. Vols à main armée, cambriolages, agressions physiques et attaques dans les lieux publics deviennent de plus en plus fréquents, plongeant la population dans un climat de peur et d’incertitude. Le sujet préoccupe la rédaction de Confidence224.com qui s’y est intéressé cette semaine.
Les quartiers comme Matoto, Hamdallaye et Madina sont particulièrement touchés, selon plusieurs témoignages. Les habitants rapportent des agressions souvent perpétrées en pleine journée, et les victimes incluent aussi bien des commerçants que des passants. “Nous ne nous sentons plus en sécurité, même dans nos propres maisons”, confie un habitant de Kaloum, le centre administratif de la ville.
Des causes multiples
Plusieurs facteurs expliquent cette montée de l’insécurité. La pauvreté croissante, aggravée par un contexte économique difficile, pousse certains à des actes criminels pour survivre. À cela s’ajoute le manque de moyens et d’effectifs des forces de sécurité, souvent critiquées pour leur inefficacité ou leur implication présumée dans certaines affaires.
L’absence d’un système judiciaire efficace pour punir les criminels contribue également à alimenter ce sentiment d’impunité. “Même lorsqu’ils sont arrêtés, beaucoup de délinquants sont relâchés rapidement, ce qui encourage d’autres à franchir le pas”, déplore un responsable d’une association de quartier à Ratoma.
Une réponse encore insuffisante
Face à cette situation, les autorités ont multiplié les annonces. Des patrouilles de police sont organisées dans les zones sensibles, et des postes de contrôle sont régulièrement mis en place pour dissuader les criminels. Cependant, ces mesures restent insuffisantes aux yeux des citoyens, qui demandent une stratégie de sécurité globale et durable.
“Nous avons besoin de réformes profondes dans la police et la justice. Ce n’est qu’en agissant à la racine des problèmes que nous pourrons améliorer la situation”, estime un enseignant de l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia.
Le rôle des citoyens
Face à cette montée de l’insécurité, certains habitants prennent des initiatives pour protéger leurs quartiers. Des comités de vigilance, souvent financés par des cotisations locales, sont mis en place pour surveiller les environs. Si ces actions permettent de réduire temporairement les vols et agressions, elles ne suffisent pas à éradiquer le problème.
Un appel urgent à l’action
La situation actuelle appelle à une réponse concertée entre les autorités, les forces de sécurité et la population. Des politiques sociales visant à réduire la pauvreté, combinées à un renforcement des institutions judiciaires, pourraient contribuer à apaiser les tensions et à rétablir un climat de sécurité à Conakry.
En attendant, les habitants continuent de vivre avec l’angoisse d’être les prochaines victimes, tout en espérant des jours meilleurs pour leur capitale.
La rédaction
