Au Cameroun désormais aucun débat n’est possible autour de la santé du Président Paul Biya dans les médias, les réseaux sociaux y compris. C’est du moins ce que soutien Paul Atanga Nji, Ministre de l’Administration du Territoriale. Selon lui la santé du président Biya, au pouvoir depuis 1982, relève de la sécurité nationale. Il l’a fait savoir dans un communiqué diffusé dans la soirée de ce jeudi 10 octobre 2024.
Personnification du pouvoir pour certains et culte de la personnalité pour d’autres, jamais décision autour du débat sur la santé du président camerounais n’aura étonné autant de personnes. Hommes de médias, acteurs de la société civile, leaders politiques, tous s’insurgent contre cet omerta que vient d’imposer le ministre camerounais de l’Administration du territoire.
Selon le communiqué signé du ministre Paul Atanga Nji, le président de la république étant la première institution du pays, son état de santé relève de la sécurité nationale et ne doit susciter aucun commentaire. S’y aventurer équivaudrait à une sorte de trouble à l’ordre public qui ne sera pas sans conséquence, prévient-il. « Tout débat dans les médias sur l’état du Président de la République est par conséquent formellement interdit. Les contrevenants devront faire face à la rigueur de la loi », a écrit le ministre qui a instruit aux gouverneurs de travailler à faire appliquer la décision au pied de la lettre : « je demande à chaque gouverneur de créer auprès de ses services compétents, des cellules chargées de suivre et d’enregistrer toutes les émissions et débats dans les médias privés et d’identifier les auteurs des commentaires tendancieux, y compris ceux qui agissent à travers les réseaux sociaux », a-t-il écrit.
Avant de conclure, toujours en s’adressant aux gouverneurs : « je vous prie de prendre des mesures appropriées pour le strict respect des présentes directives sans la moindre complaisance ».
Décryptage de Sylla Mohamed Lamine
Pour Confidence224.com