Rien ne va plus à Beyla depuis un certain temps entre les différents acteurs sociocommunautaires. Arrestations arbitraires, dénigrements et intimidations tous azimuts, sont malheureusement devenus le quotidien de certains leaders communautaires, à en croire plusieurs sources contactées sur place par la rédaction de Confidence224.com.
En effet deux principales pommes de discorde mettant à couteau tiré d’une part l’ancien Maire de la Commune urbaine et son équipe et d’autres part la nouvelle délégation spéciales de la même commune. Le premier point d’achoppement concerne le fameux « Comité de recrutement ». Il s’agit d’un collège logé à la commune urbaine composé de représentants, de la commune urbaine elle-même, de la commune rurale de Gnonsomoridou et de la préfecture de Beyla.
Ledit comité, institué sous l’égide de l’ancienne équipe de la Mairie, avait pour mission de promouvoir l’insertion professionnelle notamment de la jeunesse et des femmes. En effet le géant minier, Rio Tinto Simfer, exploite le minerai de fer de Simandou dont le bloc3 est à Beyla. C’est dans le cadre du respect du contenu local, cher aux autorités guinéennes, que la Commune urbaine, en accord avec les localités impactées, les chefs coutumiers, les groupements de femmes, la jeunesse et surtout les collectivités déconcentrées, avait institué ledit comité. Et, de l’avis de tous, de son installation à maintenant, tout se passait pour le mieux.
L’origine du conflit
A l’arrivée de la délégation spéciale de la commune urbaine de Beyla, le comité de recrutement a commencé à avoir la vie dure. En dépit du fait que tout allait bien, la nouvelle équipe communale a cru bon de le dissoudre purement et simplement. Or, à en croire plusieurs sources indépendantes, le pacte entre les entités qui composaient le comité a toujours été respecté jusqu’ici. D’où l’opposition des communautés et leurs représentant à la décision de dissolution qu’elles trouvent inopportune. C’est ainsi que le bras de fer est né entre anti et pro dissolution. Les premiers, c’est-à-dire les anti, sont tenus par des figures comme Djiba Donzo et Bangaly Kourouma dit Boua, respectivement ancien Maire et Vice-maire, tous deux artisans de la mise en place du Comité de recrutement jugé par de nombreux spécialistes de la question comme un modèle à suivre en matière d’emploi jeune et surtout de respect du contenu local, jalousement défendu par le CNRD et son Président, le Général Mamadi Doumbouya, Général des Corps d’armées.
De l’autre coté, il y a les pro dissolution avec pour chef de fil monsieur Oumar Doukouré, actuel Président de la Délégation Spéciale de Beyla qui, pour des raisons encore inavouées, a décidé de mettre fin à un pacte intercommunautaire dont se réjouissait pourtant le groupe Rio Tinto Simfer, content d’avoir en face de lui un interlocuteur légitime. Selon les informations à notre disposition, les pro dissolution agissent à l’instigation de certains cadres tapis dans l’ombre et résolus d’en découdre avec le groupe de Djiba Donzo (Ex Maire) et Bangaly Kourouma dit Boua (Ex Vice-maire). Il est à rappeler que ces derniers avaient été arrêtés et détenus à N’Zérékoré pendant près de deux semaines. Ce n’est que ce mardi 13 aout 2024 qu’ils ont été relaxés grâce aux services de nombreux bons offices qui ont daigné agir pour éviter des risques d’embrasement communautaires. Mais malgré tout, nous apprenons que plusieurs soutiens de ces deux maires sont activement recherchés en ce moment.
La seconde pomme de discorde
Officiellement, le conflit tourne autour du Comité de recrutement. Mais en réalité il s’agit d’une bataille à enjeux multiples. Aux dernières élections communales, la liste des sieurs Dijba Donzé et Bangaly Kourouma avait croisé le fer politique avec Samouka Kourouma et Sékou Déni Kourouma, tous deux des syndicalistes présentés et soutenus à l’époque par le RPG, l’ex parti au pouvoir. Très populaire, le camp de Djiba Donzo l’avait emporté malgré qu’il s’agissait d’une liste indépendante. Depuis cette élection, jamais les deux camps n’ont soufflé dans la même trompette. Supplications, empoignades et autres coups bas, tout y passe.
Selon plusieurs sources anonymes, l’affaire du comité de recrutement n’est qu’un écran de fumée, un prétexte malveillant. Le véritable problème reste les élections en vue, c’est-à-dire les prochaines communales et législatives. Les adversaires d’hier risquent encore de livrer bataille encore aujourd’hui. La dissolution du comité de recrutement n’est plus rien qu’un prémisse annonçant la lutte politique à venir.
Guerre par procuration !
Pour beaucoup, le conflit qui oppose l’ancienne équipe communale à la délégation spéciale actuelle est aussi une guerre par procuration. Guerre par procuration car avec la bénédiction de Laye N’Vamougnè Kourouma, Sotikèmo de Diakolidou, le clan des syndicalistes et candidats malheureux des dernières communales, Samouka Kourouma et Sékou Déni Kourouma, serait à l’œuvre pour prendre sa revanche contre les anciens maires. Aujourd’hui, il mène une guerre par procuration contre ces derniers par le biais de l’actuelle délégation spéciale. C’est du moins ce qu’a appris la rédaction de Confidence224.com auprès de nombreuses sources présentes sur place.
Il faut noter que nos tentatives pour joindre le camp de Oumar Doukouré, Président de la Délégation Spéciale, N’Vamougnè Kourouma (Sotikèmo), Samouka Kourouma et Sékou Déni Kourouma (tous deux, candidats malheureux), cités comme faisant partie des instigateurs de la crise actuelle, se sont montrées infructueuses.
Dossier à suivre !