20 septembre 2024
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Transition : le CNRD ou la marchandise qui trahit son emballage

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Décidément la Guinée est un pays des espoirs ratés. La junte, venue avec tambour et trompette pour dit-on soigner nos maux, marche à présent à l’allure de frimeur. Malgré les adhésions, malgré les applaudissements y compris chez les plus ordinairement sceptiques de nos intellectuels, nous voilà entrain de retourner à la case départ. Ici les habitudes ont véritablement la peau dure et c’est le moins qu’on puisse noter. L’égo surdimensionné, caractérisé par la gestion patrimoniale de la chose publique a fini par prendre le dessus sur nos hommes en treillis. C’est avec désolation que nous le disons mais c’est malheureusement la vérité des faits : l’éléphant annoncé est venu avec un pied cassé. Justement venons-en à la vérité des faits. En effet le limogeage à la fois inopportun et malencontreux de la garde des sceaux est la énième preuve que les guinéens doivent encore prendre leur mal en patience tant les agissements de l’équipe actuelle augure d’un lendemain désenchanté. Si non pourquoi faire partir quelqu’un dont les premières reformes dans son sous-secteur de la justice séduisent plus d’un ? Fatoumata Yarie Soumah est connue et reconnue pour sa rigueur et son intransigeance dans le travail. Mais malheureusement ce n’est pas le trait de caractère recherché par le Colonel Doumbouya et certains hommes qui gravitent dans son orbite. Un béni oui oui, comme on dit ; un taillable et corvéable à merci, voilà le profil de prédilection chez nos prétendus sauveurs. Jamais ministre ne doit leur tenir tête, pas même le premier d’entre eux. Pour rappel, la garde des sceaux a pêché pour la première fois lorsqu’elle a, en plein conseil des ministres, attiré l’attention du président sur le fait que personne, à commencer par le chef suprême jusqu’au dernier des ministres, n’a encore daigné se soumettre au principe de déclaration sur l’honneur des biens. C’était un avis dérangeant y compris pour le patron himself qui, jusqu’ici, n’arrive pas à relever le défi de présenter ses avoirs antérieurement acquis. D’aucuns parlent d’immeubles et de villas dans des quartiers chics de la capitale. Pour l’heure nous ne nous y aventurerons pas étant donné que nous n’avons mené aucune enquête à propos. Ce sera fait bientôt, c’est promis. Donc depuis, la pauvre dame s’est retrouvée dans l’œil du cyclone. Elle s’est donc vu isolée et même supplantée dans le choix d’abord de ses proches collaborateurs ; ensuite dans la nomination du personnel judiciaire. Non, ne parlez pas de pouvoir discrétionnaire du président. Dura lex sed lex, disent les latins. Les textes mentionnent clairement que c’est la garde des sceaux qui propose après avis du Conseil Supérieur de la Magistrature. Voilà la procédure, on ne peut pas ou ne doit pas faire autrement. Mais à sa grande surprise, Fatoumata Yarie Soumah apprend à la télé comme tous citoyens lambda, la nomination des magistrats dans les différentes juridictions. Malheureusement c’est le style de gouvernance Made By CNRD. C’est également l’un des sinistres héritages légués par le pouvoir défunt qu’ils ruminent sans cesse. Sur la réunion au palais entre le président et le personnel de la justice, singulièrement les Chefs de juridiction et de parquet, la ministre a juste voulu faire montre d’observance à l’égard de la loi, du sacré principe de séparation des pouvoirs. Le colonel Amara Camara n’avait pas à en faire une question personnelle et d’honneur. Mais plusieurs observateurs remarquent que le pouvoir est entrain de vous révéler et révéler vos véritables caractères. L’égocentrisme qui semble caractériser vos agissements doit faire place à la lucidité. Vous ne pouvez demander au monde d’être respectueux de la loi si vous-même vous ne vous y soumettez pas. Quand on aime la justice on en accepte les principes. C’est une question de cohérence et d’honnêteté intellectuelle.

Confidence224.com

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