Le 14 mai 1947 – 14 mai 2024, cela fait 77ans depuis que le Parti Démocratique de Guinée (PDG) est né en tant que section guinéenne du Rassemblement Démocratique Africain (RDA) créé quant à lui une année plutôt, c’est-à-dire en 1946. Après 77 années de vie politique, quel bilan peut-on dresser de cette formation politique ? Quelles furent les grandes péripéties de l’histoire politique de ce parti qui aura marqué profondément le passé de la Guinée surtout post-indépendance ? En fin quel regard le PDG-RDA porte-t-il sur la transition en cours dans notre pays ? La réponse à toutes ces questions, ainsi que d’autres, se trouve dans ce qu’il convient de qualifier de « discours-bilan » tenu par le Bureau Politique National du parti à l’occasion de ses 77 ans d’anniversaire célébrés ce 14 mai 2024 ici à Conakry. Ci-dessous l’intégralité dudit discours.
Peuple de Guinée !
Peuple d’Afrique !
Il y a des moments de l’histoire qui, marqués par le temps, ne disparaissent jamais dans les annales de la vie d’un peuple.
Dans notre pays, ces moments polarisent des faits et des actions qui constituent un levain dans la vie politique menée par notre formation politique le PDG-RDA, en affirmant la personnalité de l’homme guinéen, de l’homme africain tout court et au Delà, de l’homme opprimé à travers le monde progressiste.
Crée en 1947 comme section guinéenne du RDA (Rassemblement Démocratique Africain), qui quant à lui fut créé plus tôt en 1946 à Bamako, le PDG-RDA avait connu des échecs sur le plan de sa représentativité politique sous l’administration coloniale ; mais cela n’a pas entamé le courage et la détermination de ses leaders politiques.
A la faveur de la loi cadre Déferre en 1956, le PDG c’est affirmé comme une véritable force politique.
Il faut noter qu’entre 1956-1958 le PDG détenait 2 sièges sur 3 depuis le 1er janvier 1956 à l’assemblée Nationale française. Il est à préciser que ces 2 sièges ont été occupés par le Président Ahmed Sékou Touré et Saifoulaye Diallo.
Le PDG détenait depuis le 15 juin 1957, 5 sièges sur 5 au grand conseil de l’Afrique Occidental Française AOF alors qu’il n’en avait aucun jusque-là.
Ces victoires lui permirent d’exposer et de défendre les principales revendications des populations de Guinée devant l’opinion Française et Internationale.
Suite à ses victoires électorales, il dirige depuis le 18 Novembre 1957 les 5 mairies de plein exercice (Conakry, Kindia, Mamou, Kankan et N’Zérékoré) ; 7 sur 9 des mairies de moyen exercice instituée par la France en Guinée, il dirigeait également tous les conseils de circonscriptions et de villages à partir de Février 1956. Il put ainsi appliquer une partie de son programme social dans les communes urbaines et des villages, et put renforcer son assise politique à travers le territoire avant le referendum.
Le témoignage de Claire François, un administrateur Français nous édifie en ces termes citation : « le PDG-RDA réussi en particulier à supprimer toutes les structures de l’ancien système et de donner à l’organisation administrative du pays une assise, une organisation progressive et démocratique » avant l’indépendance.
Le 9 Mai 1957 le PDG-RDA à travers une structuration rationnellement planifiée obtint 57 sièges sur 60 aux élections législatives organisées par la France, raflant ainsi la majorité à l’assemblée territoriale Française de Guinée ; cela lui permit de diriger le conseil de gouvernement du 9 Mai 1957 au 02 octobre 1958 ; d’élaborer et de faire adopter les textes règlementaires dont l’application abouti à des résultats significatifs et encourageants.
L’indépendance permit alors au PDG-RDA de dérouler son programme économique et social.
Il faut souligner avec insistance que le Bilan économique et social de l’administration colonial était négatif sur tous les plans et ce pendant 60 années de colonisation.
Sur le plan de l’éducation, peu d’infrastructures scolaires ont été réalisées. Aucun cercle ni aucun canton ne possédait un collège ou un lycée à part la capitale Conakry qui disposait seulement un collège et lycée à Donka.
Quelques rares écoles primaires parsemées sur le territoire national expliquent le désenchantement progressif de la formation intellectuelle des nouveaux cadres qui auront charge d’administrer le pays. L’enseignement supérieur ne comptait aucune université encore moins d’institut de formation supérieur.
L’indépendance acquise a entrainé le pays vers un développement assuré. Les édifices scolaires ont été battis sur toute l’étendue du territoire national.
Les écoles primaires, des collèges et des lycées construits, aussitôt des universités et instituts d’enseignement supérieur voient le jour ; on peut citer l’institut polytechnique Gamal Abdel Nasser, l’institut Géo-mine de Boké, l’Université Julius N’yéréré de Kankan, l’Institut Valérie Giscard d’Estaing de Faranah, l’Institut Agronomique de Foulayah à Kindia, l’Institut de N’Nzérékoré et de Labé pour ne citer que ceux-là.
Il faut préciser qu’à la mort du Président Ahmed Sékou Touré 85 000 cadres supérieurs et moyens sont sortis de ces écoles et à l’extérieur. Sur le plan économique 365 unités de production ont été construites.
Les flottes aérienne et maritime fournies par les avions de ligne avec la construction des aéroports et aérodromes dans les chefs-lieux de régions ont permis à la guinée de se distinguer des pays de la sous-région.
La planification du système éducatif orientée vers la vie utile a permis de résorber le chômage des jeunes sortants des centres éducatifs de tous les corps de métiers. Cette chaine éducation – travail a été interrompue dès après le coup d’Etat du 03 avril 1984.
La souveraineté monétaire, un pari réussi par le régime du PDG-RDA dans la mesure où les maux qui pouvaient s’aborder le système monétaire telle que l’inflation ont été maitrisés tout au long de son règne, car la capacité de production garantissant la stabilité monétaire a été respectée.
Nous ne saurons terminer cette allocution sans remercier les nouvelles autorités de la transition en particulier le CNRD et son Président le Général de Corps d’Armée Mamadi Doumbouya chef de l’Etat, Président de la République de Guinée, qui comprennent si heureusement le combat mené par nos devanciers en maintenant l’unité et la cohésion dans le but de bâtir une nation unie et prospère.
Le PDG-RDA et ses dirigeants félicitent et remercient son Excellence Monsieur le Président de la République pour son initiative de restituer les propriétés de la Bellevue à la famille du Président Ahmed Sékou Touré, pour la rebaptisation de l’aéroport international de Gbéssia vitrine de la Guinée au nom du Président Ahmed Sékou Touré, et pour la réédition des tomes du Camarade Président Grand leader du PDG, Grand panafricaniste je veux nommer le Président Ahmed Sékou Touré. Nous apprécions à juste titre les efforts du Général Président pour tout le sacrifice qu’il consent dans son programme de refondation de l’Etat, de la rectification institutionnelle, et de la lutte contre la corruption.
Nous rassurons le Général Mamadi Doumbouya Président de la République de notre engagement, appuyé par notre détermination révolutionnaire et le sentiment patriotique qui nous conduisent de manière objective à accompagner le CNRD pendant cette période transitoire, en mettant toutes les compétences du PDG-RDA au service du peuple et de la Nation, pour la réalisation du bien-être collectif et le renforcement de la quiétude sociale des Guinéens. Nous saisissons cette opportunité pour appeler tous les acteurs de la nation à cultiver quotidiennement la paix, le pardon, la solidarité et l’entraide entre les guinéens dans l’objectif de créer des institutions fortes qui résistent au temps et à la tentation des hommes.
Au prix de ces apports inestimables, en retour le BPN du PDG-RDA a jugé opportun de décerner le satisfecit de témoignage honorable au Président de la République de Guinée pour marquer la fidélité inébranlable du Parti.
Vive la Guinée !
Vive le PDG-RDA !
Prêt pour la révolution!