L’opinion publique a constatée cette semaine les bisbilles entre le Premier Ministre Dr Bernard Goumou et le Ministre d’Etat, de la Justice et des Droits de l’Homme, monsieur Alphonse Charles Wright. Ce bras de fer entre les deux hommes forts du gouvernement est alimenté, vous le savez, par des différences de vue au sujet des multiples injonctions aux fins de poursuites judiciaires du Ministre de la justice ; lesquelles injonctions n’ayant pas trouvé d’échos favorables chez le Premier ministre qui déplore n’en être pas informé en amont en sa qualité de chef du gouvernement.
Le différend a été mis sur la place publique et les deux camps, par médias interposés, se sont livrés un passe d’armes sans commune mesure pour l’instant dans notre pays entre un Premier ministre et un membre de son gouvernement. Notre mission ici n’est pas de dire tel a raison tel a tort, non. Soutenir un camp au détriment d’un autre ne relève pas de la mission qui nous anime dans la présente réflexion. Nous voulons, au contraire, dire combien nous sommes au regret d’être témoin d’une telle crise au sommet de l’appareil d’Etat.
Certes, des différences de vue entre deux ministres ou même entre deux groupes de ministres sont récurrentes au sein des équipes gouvernementales. Ceci est humain et reste inhérent à toute entité sociale. La seule chose que nous regrettons c’est que quant il s’agit d’un gouvernement, l’élégance voudrait que l’opinion publique soit épargnée d’un tel spectacle. Ça y va de la crédibilité de l’équipe toute entière et surtout de l’appareil d’Etat. On a l’habitude de dire que le linge sale se lave en famille. A mon humble avis, les deux parties pouvaient éviter ces empoignades en se concertant sur la question qui divise pour trouver un terrain d’entente.
Quoi qu’il en soit, ce qui est fait est fait. La place publique est désormais au courant de la crise au sommet et c’est le comble. Le calice de la honte vous nous l’avez fait boire jusqu’à la lie. À présent nous vous disons stop. Il faut que chacun sache raison garder. Quand on est membre d’un même gouvernement on se parle, on se concerte à l’interne. Il y a de ces sujets qui ne se mettent pas sur la place publique. Ça s’appelle le « secret professionnel » ou même le « secret d’Etat » et vous le savez bien.
Dr Mouctar Diallo
Président du PSTG
