19 septembre 2024
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Guerre Israël-Hamas: le «coup diplomatique» de la Russie à l’ONU

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Sept jours après l’attaque du Hamas, le Conseil de sécurité n’a pas fait de déclaration commune, hier, vendredi 13 octobre, mais il a été le théâtre d’une surprise de la part de Moscou : l’ambassadeur russe a présenté au débotté à ses homologues un projet de résolution « d’appel à un cessez le feu » pour protéger les populations israélienne et palestinienne, et de « condamnation de toutes violences contre les civils ». Le texte condamne aussi « tous les actes de terrorisme », même s’il ne nomme pas le Hamas et il réclame enfin la « libération sécurisée de tous les otages. »

En présentant ce projet de résolution, l’ambassadeur russe Vassili Nebenzia a cherché à placer, devant les caméras des journalistes, son pays comme pacificateur en chef sur une question essentielle qu’est la crise humanitaire qui se prépare au Moyen-Orient. C’est un coup diplomatique facile, alors que les États-Unis sont traditionnellement isolés au Conseil sur le conflit israélo-palestinien mais adroitement joué par la Russie, qui en a profité pour critiquer l’Occident de façon virulente. Un diplomate analyse cela comme une volonté de prendre une revanche morale sur l’Ukraine.

Lent consensus sur l’humanitaire

Un projet de texte qui serait difficilement voté comme résolution en l’état. Moscou le sait étant donné ses violations de la charte de l’ONU. Peu de pays, du coup, accepteraient de s’associer au projet russe. La Chine a finement laissé entendre qu’un consensus sur l’humanitaire commençait à émerger au sein du Conseil, mais pour autant, aucun membre permanent ne serait prêt à dépasser le jeu géopolitique pour placer l’humanitaire au cœur de ses préoccupations, sans même parler d’un veto américain.

Un coup cynique ?

Le Brésil, qui préside en ce moment le Conseil, volontaire pour retravailler le projet de résolution, un pays bien plus facilement « cooptable », la négociation aurait donc eu plus de chance d’aboutir. Mais c’était sans compter sur l’ambassadeur russe qui a décidé de venir dévoiler à la presse à la sortie de la réunion que Moscou était à l’origine du projet compromettant de facto le travail des Brésiliens. Et pour preuve, trois pays occidentaux ont immédiatement émis des réserves sur la nouvelle mouture qui leur a été partagée hier soir. On peut alors se demander si ce n’est pas plutôt un coup cynique qu’a tenté de jouer la Russie.

Source : rfi.fr

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