Annoncées depuis le 07 juin 2023, c’est finalement cette semaine que les opérations de paie des deux mois d’arriérés de salaires des enseignants contractuels ont débuté dans la préfecture de Kissidougou. L’évènement se passe sous l’œil vigilent des autorités administratives et scolaires, rapporte le correspondant de Confidence224.com présent sur place.
C’est dans la salle des spectacles de la maison de l’état civil que ces enseignants contractuels munis de leurs documents administratifs et pédagogiques se sont présentés à tour de rôle devant la commission de paie composée d’un comptable, d’un cadre de la commune urbaine, du représentant du syndicat et du coordinateur préfectoral des contractuels.
Cependant cette première journée a été longue et laborieuse pour les membres de la commission qui, pour donner une dose de fluidité à ce travail minutieux, ont exhorté les bénéficiaires à préparer soigneusement leurs documents avant de se présenter devant ladite commission. Ainsi pour cette première journée, les enseignants contractuels venus des communes rurales ont été privilégiés.
Le comptable et chef de mission Sekou Diallo revient sur les conditions à remplir par un enseignant pour percevoir ses deux mois d’arriérés de salaires : « premièrement il faut que l’enseignant prouve qu’il a bien servi durant cette année scolaire en s’appuyant sur la documentation exigée par le département à savoir une copie du contrat, une copie du certificat ou de l’attestation de prise de service, trois pages certifiées du cahier de préparation qui montrent les premières et les dernières préparations de l’enseignant et une copie de la carte d’identité nationale en cours de validité. N’oubliez pas que cette opération se passe en présence des directeurs sous-préfectoraux de l’enseignement élémentaire (DSEE) qui connaissent bien leurs éléments et qui nous assistent en termes de mobilisation des documents. On peut dire que le bilan de cette première journée est fort appréciable car ça nous a permis de prendre beaucoup d’enseignants sans problème sauf un cas d’omission mais nous avons remonté toutes les informations concernant l’intéressé et j’avoue que son cas sera traité le plus tôt possible », a-t-il affirmé.
Pour sa part, Mamadou Aliou Tall, enseignant contractuel à l’école primaire de Banama Centre, en même temps coordinateur des contractuels de la localité, nous a livré ses sentiments après avoir perçu ses 2millions de francs guinéens montant équivalant à deux mois de salaire : « je suis satisfait aujourd’hui car ce montant va me permettre de payer une partie de mes dettes. J’invite l’État à programmer la paie pour les mois restants. Si nous avons rempli dignement notre part du contrat, les autorités aussi doivent nous encourager en nous payant tous les mois travaillés. Franchement parlant cette façon de nous payer ne nous arrange pas mais comme nous n’avons pas d’autres choix c’est pourquoi. Dans les bonnes conditions, nous devons être engagés à la fonction publique parce que nous avons prouvé que nous sommes compétents et déterminés à servir partout sur le territoire national », a confié l’enseignant.
Même son de cloche chez Kaba Mara, professeur de géographie au collège Ernesto Che Guevara, en même temps Coordinateur Préfectoral des Contractuels de Kissidougou qui, au nom des 597 enseignants contractuels, n’a pas caché sa satisfaction. Il a ensuite interpellé l’État à faire face à ses responsabilités : « aujourd’hui je suis animé d’un sentiment de satisfaction même si il reste des mois impayés. La paie de ces deux mois nous rassure que nous seront payés pour ces mois restants aussi. J’interpelle l’État à nous payer les mois restants pendant ces vacances car nous avons des familles à nourrir et nous ne comptons que sur le fruit de notre travail. En plus l’État doit tout faire pour nous engager à la fonction publique pour que l’année scolaire prochaine les élèves puissent recevoir les cours convenablement. En tout cas nous sommes résolus à nous mettre au service de l’école guinéenne et à être, comme ailleurs beaucoup nous ont surnommé, ‘’des soldats de l’école guinéenne’’ ». a-t-il dit.
Nous y reviendrons !
