24 novembre 2024
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Coup de gueule : quand la sortie de l’artiste Jack Woumpack heurte la dignité et menace l’unité nationale et les lois de la République

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Nous aurons tout vue dans ce pays où chacun peut se lever un matin et dire ce qu’il veut à qui il veut. C’est regrettable de voir une personne publique d’une si grande écoute au sein de la population et surtout de la jeunesse, se lancer en spectacle d’une manière aussi haineuse et peu réfléchie. Je tombe des nues !
Jack Woumpack devient aujourd’hui une menace pour la République, ses lois et ses emblèmes
Le mal dans tout ça est que même l’Etat ne lève pas le petit doigt pour dire ça suffit ou sanctionner de façon énergique. Oui, et les raisons ne sont pas à chercher ailleurs ! Ce serait sans doute parce que les verbes de l’artiste ne dénigrent pas les dirigeants, mais plutôt les glorifient. Son acte, est-ce une liberté d’expression ou tout simplement une manipulation politique déguisée ? Cela donne quand même à réfléchir. Faut-il rappeler ici, que la justice guinéenne dans les promesses faites au peuple, entant devenir la boussole ? Est-ce nécessaire de rappeler également, la Loi fondamentale adoptée par référendum le 23 décembre 1990 ? Cette Loi guinéenne qui punit celui qui, par un acte de discrimination raciale, ethnique ou religieuse ; ou par un acte de propagande régionaliste, porte atteinte à l’unité nationale, à la sécurité de l’État, à l’intégrité du territoire de la République ou au fonctionnement démocratique des institutions.  Honnêtement, où se trouve l’Etat ? Pourquoi tant de violations pourtant impunies de cette Loi ? N’est-ce pas un recul de la part des autorités ?
Si toutefois, la Loi est au-dessus de tous et donc applicable à tous, je suggère aux autorités de bien vouloir prendre des dispositions urgentes afin de mettre fin à ce verbiage ethnique qui veut faire chemin dans la cité à travers les réseaux sociaux au nom de je ne sais quelle liberté d’expression. Tout acte de qui que ce soit, de nature à inciter à la haine ethnique et raciale ou à la désobéissance civile, doit pousser le gouvernement à adopter des mesures réglementaires en vue de maintenir l’ordre et la sécurité dans notre pays. L’objectif à rechercher par les autorités guinéennes étant de créer et de renforcer une véritable culture des droits de l’homme en Guinée.

Je m’excuse de cette partie personnelle du débat, mais il est important pour moi, car ça me permet de mieux se faire comprendre. Ceci dit, moi je réponds au nom de Mohamed Lamine Camara (MOLAC pour les intimes). Je suis malinké de Faranah et plus précisément Kouranko de Banian (je suis fier de l’être, soit dit en passant). Je suis musulman, polygame et père de 05 enfants vivants. Mais, chose encore plus importante ici, mes épouses sont Soussou de Morya et malinké de Faranah. Ma maman est Peul de Wassolon et mon premier garçon a lui aussi une maman Peul de Pita. Ma grand-mère paternelle fut une princesse Kissienne (elle était Mansaré). J’ai fait la maternelle et le primaire en Guinée Forestière à N’Zerekoré, le collège au Foutah à Labé, le lycée en Haute Guinée à Faranah et l’université en Basse Guinée à Conakry. Je parle toutes les langues principales de ces régions. En moi aujourd’hui ainsi que mes enfants, coule le sang d’un vrai Guinéen, de la représentation ethnique et de la diversité culturelle et linguistique du pays dont je n’ai aucunement intérêt à voir se diviser ou une de ses ethnies se faire rabaisser ou discriminer.
Ici, je me réserve de rappeler l’histoire, sinon je sais que les Diallo sont des Camara et les Barry sont des Mansaré (mes grand-mères). Faisons abstraction sur ça et revenons à nos mots et tons.
La Guinée d’aujourd’hui est donc en construction grâce à la solidarité dans la diversité culturelle de tous ses fils et de toutes ses filles sans discrimination. J’assume l’entièreté de mes propos et défis publiquement toute personne qui dira le contraire. La Forêt, la Haute Guinée et la Basse Côte sont des régions formées et construites par les natifs, mais aussi par des résidents. Le Foutah, également.
Le Foutah a un passé et un présent riche et important. Son organisation et l’hospitalité qui est réservée aux étrangers sont sans amalgame, d’une intelligence et d’une sagesse religieuse irréprochables. Je me souviens d’ailleurs que c’est la région Foutanienne qui a fait de Samory TOURÉ un Almamy. Ses habitants à l’époque, ont résisté à la pénétration coloniale dans leur région, sans l’aide des autres ethnies du pays. Qu’on veuille l’entendre ou pas, les Peuls ont participé à l’éveil des consciences endormies en Guinée. Ils sont ceux qui ont appris aux Guinéens, que le pays se construit par des réalisations (les grands immeubles et autres). Sinon certaines régions n’en valaient pas vraiment la peine d’un point de vue physionomie. Même à Conakry la capitale, ils ont été les incitateurs de tous ceux qui, à un moment donné, ne comptaient que sur l’héritage. Chacun construit aujourd’hui et garantit son propre héritage qu’il entend laisser à sa progéniture. Tant d’autres actions salvatrices peuvent être citées à leur actif. Donc silence ! Et ça suffit comme ça. Trop, c’est trop.
Un adage africain dit, je cite : « le peuple qui tue son roi parce qu’il est mauvais, se verra gouverner par un autre roi d’un autre peuple ». La trahison et la jalousie ont été la cause de l’échec des résistants africains pour laisser l’admiration du territoire africain aux colons.

Aussi, si je peux me permettre de rappeler le message d’appel à l’unité d’Almamy Boubacar Biro à l’époque de la résistance, il disait ceci en poular : “MÖ YAHALI GUÈRRÈ DAKA TÈTOYAYE PÖRET DAKA”. En français, “celui qui ne va pas à la guerre de Daka, ira enlever le caoutchouc à Daka”. Les colons avaient besoin du caoutchouc pour la transformation. Et les colonisés devaient payer le caoutchouc comme leurs impôts si BIRO échouait dans sa résistance. Donc essayons de rectifier le tir pour l’orientation vers l’océan. Le sol comporte des hommes civilisés et réfléchis.
Vive la Guinée et les Guinéens pour que vive une transition apaisée et réussie.

Par Mohamed Lamine Camara, MOLAC

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