Les enseignants contractuels se sont de nouveau fait entendre en prenant d’assaut les principales artères de la ville de Kankan. Au total une dizaine d’enseignants ont battu le pavé devant les autorités éducatives pour réclamer le payement de leurs arriérés de primes. Ces hommes de craie menacent de perturber les examens nationaux qui débuteront dans quelques semaines si rien n’est fait. Ils estiment que le ministre de l’administration du territoire est principalement responsable du calvaire qu’ils vivent depuis maintenant sept mois, rapporte le correspondant de Confidence224.com basé dans le Nabaya.
« À bas Mory Condé, nous avons faim, pas de paie pas d’examen », c’est par ce refrain chanté en chœur que les enseignants contractuels ont pris d’assaut les rues de Kankan ce lundi matin pour réclamer le paiement de sept mois d’arriérés de primes. Après le stade de l’Université Julius Nyérere, les manifestants ont fait un tour dans la ville avant de rallier l’Inspection Régionale de l’Education pour exprimer leur ras-le-bol. Prenant la parole, le Coordonnateur Régional des Enseignants Contractuels de Kankan a fait le point de la situation : « les enseignantes contractuelles ont perdu leur foyer aujourd’hui, parce qu’elles ont voulu répondre à l’appel de l’État sans l’accord de leur mari. Conséquence, les maris étaient obligés de marier une deuxième femme. Encore pire, combien d’hommes ne parviennent plus aujourd’hui à subvenir aux besoins de leur famille ? Nous voulons aujourd’hui que l’État puisse n’est-ce pas prendre la situation en main en l’occurrence le Président de la République », a dit Laye Camara coordonnateur régional des contractuels de Kankan.
Poursuivant son allocution, le coordonnateur régional a pointé du doigt le ministre Mory Condé qu’il accuse d’être le seul responsable de leur situation: « le ministre Mory Condé refuse aujourd’hui catégoriquement de dialoguer avec les enseignants contractuels, même quand vous l’appelez il ne vous répond pas », a-t-il déploré.
Devant ces manifestants très en colère, l’Inspecteur Régional de l’Education de Kankan rassure en ces termes: « c’est un problème national, et quand on dit problème national ça veut dire que même la présidence est intéressée par la situation. Faire un mois, deux mois, sept mois sans salaire c’est un peu difficile. Je vous demande de patienter tout sera réglé je vous rassure », a tenté désespérément monsieur l’inspecteur de calmer les ardeurs.
Depuis l’ouverture des classes cette année, c’est la troisième fois que ces enseignants battent le pavé ici à Kankan mais sans succès. Ils promettent de redescendre dans la rue samedi prochain si rien n’est fait pour leur satisfaction.
De Kankan, Pathé Sangaré pour Confidence224.com
