22 novembre 2024
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Décès du soldat Amadou Camara : « il est mort sous la torture », déclare la famille

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Depuis maintenant quelques jours la nouvelle faisant état de la mort d’Amadou Camara, soldat 2ème classe et membre du Groupement des Forces d’Intervention Rapide (GFIR), défraie la chronique dans le Nabaya. Selon la famille du défunt il n’y a l’ombre d’aucun doute que leur fils a trouvé la mort suite à des tortures de la part de certains de ces compagnons d’armes. Désespérée, elle ne demande aujourd’hui que la justice dans cette affaire qui reste très confuse aux yeux de l’opinion, la famille y compris. La rédaction de Confidence224.com, à travers son correspondant régional, s’est rendue dans la famille mortuaire où la consternation est à son comble.

Amadou Camara, c’est le nom du défunt, est mort dans des conditions encore non élucidées. Sa mère, Maïmouna Camara, rencontrée par notre rédaction, est inconsolable. Sous le choc, elle revient sur les circonstances dans lesquelles elle a appris la mort de son garçon : « le dimanche, pendant que j’étais en ville, mon fils m’a appelé ; il m’a dit qu’ils vont se retourner à Kindia. J’ai béni pour lui et je lui ai prodigué des conseils. C’est à mon retour que sa camarade Fodé Bakary m’a appelé me disant que mon fils a été violemment frappé et qu’il a des plaies sur tout son corps, notamment au niveau des fesses. Il m’a dit de lui envoyer 100 mille francs pour qu’ils puissent acheter du médicament pour lui. Je lui ai dit que je n’ai personne à côté pour faire envoyer l’argent. C’est par après qu’on m’a appelé pour me dire que mon fils est décédé mais on ne m’a pas dit comment. Ce qui est vrai, c’est qu’on lui a violemment frappé », a-t-elle témoigné avant de fondre en larmes.

Partagée entre angoisse, amertume et désolation, M’Balou Camara, la sœur de la victime, n’ayant pas d’autre moyen, dit s’en remettre à la volonté divine: « je ne peux rien dire, je n’ai aucune force ni moyen, seul Dieu est fort et puissant. Je ne peux que prier pour mon frère », s’est-elle lamentée sur fond de désespoir.

Partout sur le corps de la victime, les signes de tortures étaient visibles. Pire, du moins à en croire un membre de la famille, les autorités ont tenté de les contraindre à dire que leur frère est mort des suites des douleurs à la poitrine ; chose à laquelle ils se sont refusés advienne que pourra : « j’ai reçu un coup d’appel de la famille me disant de me présenter vite que les autorités militaires sont là. C’est ainsi que je suis venu trouver les autorités chez nous à la maison. Elles m’ont dit de partir au camp Soundjata. Mon papa, moi et notre imam sommes allés ensemble, arrivés on nous a montré le corps de mon frère. Mais, il y avait des traces de tortures partout, surtout au niveau des fesses. De là-bas les autorités m’ont intimé de ne pas dire qu’il a été torturé mais de dire qu’il est mort des suites de douleurs thoraciques », a témoigné le frère de la victime.

Quelques jours après cet incident tragique,  le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, monsieur Alphonse Charles Wright, a demandé une autopsie sur le corps du défunt avant d’intimer l’ordre au procureur d’engager sans délai des poursuites contre d’éventuels coupables.

De Kankan Pathé Sangaré pour Confidence224.com

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