A quelque chose malheur est bon, a-t-on l’habitude de dire. En tout cas du coté de Kankan l’ensablement du fleuve Milo, par ailleurs un phénomène environnementale préoccupant, mobilise de nombreuses femmes de la place. En effet cette gent féminine trouve son pain dans l’extraction du sable de ce grand fleuve qu’elle commercialise à la grande satisfaction de nombreuses familles. Pour toucher du doigt cette réalité, la rédaction de Confidence224.com, à travers son correspondant basé dans la région, est allé à la rencontre de ces braves femmes.
Elles sont en majorité des veuves qui par manque de moyens se lancent dans cette activité le long du fleuve. A l’image de Condé Kourouma, de nombreuses femmes rallient chaque matin le Milo en quête de sable : « mon mari est décédé il y a très longtemps et j’ai dix enfants à nourrir. Je n’ai personne pour m’aider à les soutenir, c’est ici que je viens chercher leur pain », a-t-elle dit.
Dans l’exercice de cette activité, les femmes sont cependant confrontées à d’énormes difficultés. Parmi ces difficultés figurent celles liées à l’équipement : « les difficultés que nous rencontrons sont énormes. Tout d’abord pour l’extraction de ces sables nous sommes obligés de descendre dans l’eau malgré notre état de femme. Après il faut mettre dans un espace où les camions bennes peuvent venir prendre. Pour ce faire nous sommes obligées de transporter sur la tête, une chose qui fatigue énormément les travailleuses que nous sommes », soutien Condé Kourouma.
Venue de la côte d’ivoire après la mort de son époux, Mariame Kanté mère de quatre enfants n’a personne pour lui porter un coup de main. Elle se débrouille elle aussi dans ce business : « personnellement je ne peux pas aller danser (le 08 mars, NDLR), si je laisse ce travail un seul jour, je vais sentir les retombés dès demain matin. Parce qu’il faut donner quelques choses aux enfants avant qu’ils ne partent à l’école. Si ce n’est pas ici où je peux gagner cela ? J’étais en Côte d’Ivoire, après le décès de mon mari, j’étais obligé de rentrer en Guinée auprès de la famille pour élever mes enfants », déclare Mariame Kanté.
Par ailleurs, l’humanité a célébré cette semaine le 08 mars, la Journée Internationale de la Femme. Mais pour ces femmes évoluant dans l’extraction du sable sur le Milo, les autorités devraient plutôt porter le regard sur les femmes rurales à l’occasion de cette fête. « Ce que je peux dire aux autorités, c’est de savoir que chaque jour est une fête, mais cela quand on a quelques choses à manger. Donc la journée de la femme ne doit pas se limiter qu’aux femmes cadres et aisées, elle doit être étendue sur les zones les plus reculées afin de savoir réellement ce dont souffre la couche féminine dans ce pays », suggère Mariame Kanté.
Depuis Kankan, Pathé Sangaré
Pour Confidence224.com