Accusés de violence volontaire et tentative de vol contre Idrissa Bayo, conducteur de taxis-motos, Soroma Sanoh et son complice Facely Kourouma alias Faza viennent d’être fixé sur leur sort au Tribunal de Première Instance de Kissidougou. Le premier, Soroma Sanoh, est condamné à 5 ans de prison ferme et au payement d’une amende d’un million de francs guinéens tandis que le second, Facely Kourouma (en cavale), est condamné à 10 ans d’emprisonnement avec le payement d’une amende de 10 millions de nos francs. En même temps les deux condamnés devront payer solidairement 7 millions pour les dommages et intérêts, rapporte un journaliste de la rédaction de Confidence224.com présent à l’audience au TPI de Kissidougou.
Les faits remontent au 28 décembre 2022. Deux bandits de grand chemin avait lancé une attaque musclée contre un conducteur de moto-taxi à Kissidougou. Furieux, les collègues de la victime avaient manifesté leur colère dans un premier temps devant le commissariat central où était détenu un des deux bandits avant de poursuivre leur mobilisation devant l’Hôpital Préfectoral où était alité Idrissa Bayo victime de cette agression. Face à la riposte des policiers, la tension était vive dans la cité de Kissi Kaba Keita mais le pire a été évité de justesse grâce à l’intervention du Maire de la Commune Urbaine. Monsieur Yomba Sanoh, c’est de lui qu’il s’agit, avait réussi à calmer les ardeurs des jeunes résolus à en découdre avec les forces de l’ordre tout en les rassurant que la commune allait prendre leur camarade blessé en charge et que le tribunal allait diligenter ce dossier le plus rapidement possible pour que justice soit faite.
Depuis lors le dossier a suivi son cours normal au Tribunal de Première Instance de Kissidougou où les présumés auteurs de cette agression, Soroma Sanoh (dans les liens de la culpabilité) et Facely Kourouma (en fuite) sont poursuivis par le Ministère Public pour violence volontaire et tentative de vol au préjudice de M.Idrissa Bayo conducteur de taxis-motos, des faits qui sont punis par les articles 240, 19 et 373 du code pénal. A l’audience correctionnelle en date du 10 janvier 2022, l’accusé avait aisément reconnu les faits qui lui sont reprochés et après les plaidoiries du procureur et de la partie civile, l’affaire a été renvoyée pour ce mercredi 25 janvier pour la délibération.
Finalement c’est aux environs de 16 heures que le juge Moussa Keita, Président de la séance a prononcé le verdict final dans ce dossier condamnant Soroma Sanoh à 5 ans de prison ferme et au payement d’une amende d’un million de francs guinéens et condamnant également son complice Facely Kourouma alias Faza à 10 ans d’emprisonnement par défaut avec le payement d’une amende de 10 millions de nos francs. En même temps les deux condamnés devront payer solidairement 7 millions pour les dommages et intérêts.
À la sortie de la salle d’audience, la victime Idrissa Bayo n’a pas caché sa satisfaction : « je dirais d’abord que ces deux bandits voulaient m’ôter la vie à cause de ma moto alors si Dieu a fait aujourd’hui que ce jugement est rendu, je ne peu que remercier le maire de la commune M.Yomba Sanoh qui a tenu sa parole en assurant mes frais de traitement à l’hôpital et actuellement je suis en bonne santé, j’ai réussi aussi les 7 millions. J’avoue qu’avant moi je ne portais pas confiance à la justice mais ce dossier m’a rassuré que hier et aujourd’hui c’est différent. Je ne saurai terminer sans remercier tous les syndicats de taxis-motos de Kissidougou : Union, Indépendant et CNTG pour leur mobilisation », a déclaré Idrissa Bayo.
Pour sa part M.Condé Doussouba Mamoudou, Substitut du Procureur et représentation le Ministère Public à cette audience, a profité de l’occasion pour appeler les populations à faire confiance en la justice et d’éviter la justice populaire : « d’abord je dirai qu’avec ce verdict, notre objectif est atteint même si le tribunal ne nous a pas suivi à 100% mais nous sommes satisfaits. En même temps je lance un appel à l’ensemble de la population de Kissidougou de venir vers le tribunal et d’éviter de ce rendre justice à travers la justice populaire qui rate souvent la cible c’est-à-dire le vrai coupable, regardez l’exemple de Sangardô où la population a ôté la vie à des innocents, prenez encore le cas de Dubreka ; c’est pourquoi l’audience est publique c’est une manière d’éduquer le citoyen mais aussi le rassurer quant au dévouement de l’appareil judiciaire à dire le droit. Je pense que mon appel tombera dans des bonnes oreilles et que dans l’avenir on ne va plus assister à des horribles scènes de justice populaire chez nous à Kissidougou », espère-il.
Sur les lieux on pouvait lire les signes de satisfaction sur les visages des nombreux conducteurs de taxis-motos et c’est le cas de Ousmane Kourouma, en charge de la sécurité des taxis-motos au compte de Union qui nous a livré ses sentiments en ces termes : « cette fois-ci les autorités ont montré un bel exemple, ils ont pris des engagements et ils ont respecté donc ils peuvent compter sur nous et nous sommes rassurés à plus d’un titre à travers ce jugement. C’est le lieu pour moi de remercier le Maire Yomba qui a pleinement joué son rôle de maire de la Jeunesse. J’invite tous mes amis taxis-maîtres de reprendre le travail dans le calme et si on met la main sur un bandit de le conduire directement au niveau des autorités. Je demande humblement aux autorités d’assurer notre sécurité comme vous remarquez les attaques contre les conducteurs de taxis-motos sont fréquentes à l’heure là », a souligné Ousmane Kourouma.
À noter que les audiences se sont tenus sans la présence d’aucun avocat dans la salle, « mais cela ne doit pas entraver la tenue normale des séances du tribunal », nous a lancé un juge.
De Kissidougou, Ousmane Sylla
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