20 septembre 2024
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Tribune : attention, une force d’interposition anti coups d’Etat peut être une solution plus complexe que le problème lui-même (Par Dr Mouctar Diallo)

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Une armée dissuasive contre les coups d’Etat n’a sa place car les chefs d’Etats africains ne respectent pas la constitution de leurs pays ; ils ne respectent pas les lois et les principes qui régissent le fonctionnement  de la république. Le 3ème mandat c’est-à-dire l’appétit d’avoir un mandat de trop est une forme de coup d’Etat qui pousse l’armée à aiguiser de l’appétit pour le pouvoir. Mon souhait est que les Chefs d’Etats africains respectent les lois de leurs pays. Créer une force d’interposition contre les coups d’Etat pourrait être bien, mais demander aux chefs de respecter la population en respectent les lois de la république est encore meilleure. Quand vous voulez combattre un mal, il faut le faire à la racine.

Normalement chaque fois qu’il y a un coup d’Etat en Afrique de l’Ouest, la CEDEAO se doit d’émettre des sanctions. Mais malheureusement cette CEDEAO oublie souvent à dessein les coups d’Etat constitutionnels qui font plus de mal que les coups d’Etat militaires car les premiers relèvent de la trahison des intellectuels.

La force d’interposition dont on parle doit d’abord avoir pour mission de réprimer les coups d’Etats constitutionnels perpétrés par l’élite civile. Dans ce cas nous n’aurons d’autres choix que de croire à la sincérité de l’initiative. L’une des vertus de la démocratie réside dans le respect des principes au nombre desquels figure l’alternance. Quand le peuple vous permet de faire un mandat, voir deux mandats, vous devez avoir la lucidité, la hauteur démocratique de céder la place à d’autres. Vous cramponner au pouvoir et faire croire au monde entier que vous êtes l’homme providentiel est d’une hérésie incommensurable.

Par ailleurs, parlant de cette force, dont je doute de l’efficacité éventuelle, il convient de clarifier son mode d’action. En effet, des chefs d’Etat peuvent se résoudre à tripatouiller leurs lois pour se maintenir au pouvoir. Face à de tel éventualité, quel l’évier d’action la CEDEAO dispose-t-elle pour stopper une telle velléité ? Voilà à mon avis le nœud gordien de la chose. Si on n’y prend pas garde, ce qui semble être la solution risque de s’avérer plus dangereux que le problème. Le remède ne doit pas faire mal plus que le mal lui-même. Il convient de trouver une approche bien murie sans pour autant recourir à la force. Déloger un militaire ou un président qui a tripatouillé la constitution de son pays peut conduire à un bain de sang, voir même à une guerre civile.

 

Par Dr Mouctar Diallo, Président du Parti

des Socio-travailleurs de Guinée (PASTG)

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