21 novembre 2024
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Kissidougou: le syndicat des transporteurs vent debout contre l’anarchie dans la circulation

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Dans un passé récent, se frayer du chemin au centre ville de Kissidougou était devenu un véritable casse-tête pour les usagers de la route. L’anarchie dans la circulation avait atteint un degré insoutenable, occasionnant des bouchons, des accidents ou des scènes de bagarres ça et là entre motards et chauffeurs. Du carrefour Djassafè au grand rond-point de la DPE en passant par le marché central, le petit marché de Lofèkourani et la gare-routière, la route nationale No1 est envahit par des voitures, des motos, des chariots, des tricycles et surtout des gros camions qui n’hésitent pas à stationner sur la chaussés déjà trop petites pour contenir tout ce beau monde.

Face à ce phénomène qui reflète une image négative de la ville de Kissi-faramaya, le syndicat des transporteurs a pris l’initiative de mettre de l’ordre dans la circulation en déployant sur le terrain plus de cent hommes repartis en quatre équipes qui s’alternent de jours comme de nuits pour désengorger la circulation et y apporter de l’oxygène en interdisant des stationnement anarchiques.

Curieusement, en moins de deux semaine du démarrage de cette opération, la circulation a renoué avec sa fluidité d’entant ce qui, du coup, rassure les usagers et les riverains. Ces derniers se frottent déjà les mains tout en exhortant le bureau du syndicat à ne surtout pas reculer car ils sont en train de réussir là où la police routière a échoué.

Pour mieux appréhender les tenant et les aboutissants de cette campagne grandeur nature nous avons rencontré un des acteurs majeurs, en l’occurrence monsieur Moumini Balla Kaba, Président du Syndicat des Transporteurs de Kissidougou. Il a d’abord remercié la population pour sa collaboration dans la réussite de ce coup de balai avant de s’étaler sur les méthodes utilisées sur le terrain pour dissuader les automobilistes de façon pacifique : « je reste avant tout reconnaissant vis-à-vis de la population qui a insisté à ce que je sois à la tête du syndicat. Pour ma part il est de mon devoir de travailler à la satisfaction de cette même population. C’est pourquoi lorsque j’ai constaté l’anarchie le long des routes, mon équipe et moi nous avons mobilisé cent personnes que nous avons formé puis déployé sur le terrain. Munis de sifflets nos agents de façon pacifique ont sensibilisé les populations. C’est la raison pour laquelle depuis que nous avons commencé cette opération nous n’avons rencontré aucune résistance de nature à nous stopper », s’est-il réjouit avant de poursuivre en parlant cette fois de la réglementation instaurée: « nous avons réglementé comme suit : si on arrête un motard qui ne veut pas respecter la loi, on garde sa moto pendant trois jours avec une amande de 50mille francs guinéens. Si c’est un véhicule de transport, le contrevenant s’expose à payer une amande de 300mille et son véhicule immobilisé pendant une semaine. Si c’est un véhicule personnel qui viole ces règles, il devra payer une amande dérisoire mais on ne garde pas sa voiture », a dit Moumini Balla Kaba.

Photographe de profession, Mamadou Oury Barry, un des riverains de la route nationale, ne cache pas son enthousiasme face à ce travail qu’il juge bénéfique pour la population : « mon studio photo fait face à la route nationale donc je suis témoin de tout ce qui s’y passe au quotidien. C’est d’ailleurs pourquoi je tire chapeau à monsieur Moumini Balla qui vient lui-même faciliter sur le terrain le travail de ses éléments. Avant, nos clients n’osaient pas venir acheter dans les boutiques ou se faire photographier du fait des embouteillages monstrueux provoqués par les conducteurs. Mais aujourd’hui Dieu merci car, grâce à la bravoure du syndicat sous la conduite de Balla Kaba, la situation est devenue normale. C’est pourquoi je les encourage à poursuivre cette initiative », a demandé monsieur Barry.

Même refrain chez Soundou Mara, conducteur de taxi-moto à la gare routière de Kissidougou sur la ligne d’Angola : « c’est un ouf de soulagement pour nous les taxis motards car à présent nous circulons aisément et librement en respectant la distance de sécurité. Avant nous avions du mal à circuler car il y avait des camions qui stationnaient n’importe comment aux abords de la route. Il faut que cette belle action se pérennise afin que nous soyons soulagés dans notre travail », a suggéré Soundou Mara.

Au micro de Confidence224.com, le Président du Syndicat des Transporteurs a laissé entendre qu’un nouveau front est en passe d’être ouvert mais cette fois-ci contre les véhicules de transport en provenance de N’Zérékoré ou de Macenta. Ces véhicules, pour traverser la ville roulent à tombeau ouvert, augmentant le risque d’accidents et provoquant ainsi une peur bleue chez les populations.

De Kissidougou, Ousmane Sylla

Pour Confidence224.com

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